Terminant sur une fin ouverte, il faisait peu de doute que The Dark Knight, le second film de C. Nolan consacré aux aventures de l'homme chauve-souris, connaîtrait une suite et que l'ensemble formerait une trilogie. En effet, The Dark Knight Rises conclut donc l'aventure plutôt brillamment sans atteindre le niveau de noirceur du second opus. Tentant pourtant de l'atteindre, cette conclusion veut trop en faire et se perd parfois dans des circonvolutions inutiles. Ce qui casse son twist final/changement de méchants tant il souligne ses effets.
Le casting reste fidèle aux précédents films et cette fois encore, les nouveaux arrivant dans l'univers réactualisé et réaliste du chevalier noir sont (presque) parfaits (n'est-ce pas Marion ?).
Evacuons ici la fausse note de notre "frenchie star", ça arrive de se planter, d'autant que sa prestation dans ce film est loin d'être terrible de toute facon. Et Nolan est autant voire plus responsable qu'elle dans le plantage de sa "fameuse" scène car pour éviter ce genre d'accident, il y a la direction d'acteur et le montage (ne me dîtes pas qu'il n'y avait qu'une seule prise de ce moment) entre autres.
Plus que M. Cotillard, mes doutes étaient pour le choix d'Anne Hathaway en Catwoman et pourtant elle fait vraiment le job, humanisant et modernisant le rôle efficacement.
Le rôle de Joseph Gordon Lewitt, bien qu'il soit impliqué dans celui-ci, reste plus anecdotique, un peu comme un faire-valoir (qu'il serait dans un autre univers).
Tom Hardy est parfait dans le rôle difficile du musculeux Bane car malgré le masque qui lui mange le visage, par son regard et sa posture, ses émotions transparaissent immédiatement. Sans comparaison avec la performance d'H. Ledger en Joker dans l'opus précédent, toute en fureur contenu, en explosions libératrices, celle de T. Hardy respire la force tranquille, quelque-chose d'inexorable, qui ne cessera d'avancer pour atteindre son but.
C'est d'ailleurs une des grandes qualités de la trilogie, le cast de ses Méchants.
Malgré tout, après avoir ressuscité une franchise en piteux état en lui conférant un nouvel univers et en lui donnant un peu de sens et de fond, Nolan veut finir en beauté, et le fait... En en faisant un peu trop.
Trop long, trop de longueurs, trop mal filmée la grande bataille finale, trop trop comme un âne...
L'écriture épopéenne de l'occupation de New-Yo..., pardon Gotham, se révèle assez fade.
De plus s'étirer autant en longueurs occasionne pas mal d'erreurs de scripte et quelques errements scénaristiques, fautes pouvant être personnifiées par la scène "marionesque".
Toujours propre et efficace dans la mise en scène et à tenter de mettre du propos dans cette grosse machine à divertir, Nolan, comme dans Inception, confond juste grand spectacle et grandiloquence.
A souligner une performance exceptionnelle de Christian Bale tout au long de la trilogie, mais particulièrement dans ce chapitre final. Plus effacé que dans les précédents, sa lassitude, ses blessures se ressentent dans une mimique, un regard, avant qu'il sache enfin ce qui fait de lui un justicier, un héros, un chevalier noir, il est le Batman ! (et autant pour la grandiloquence).
En bref, un solide divertissement efficace bien qu'un peu trop long et pompeux par moment. Et de bons acteurs ! (Salut à toi Marion !)