Un mélodrame de bonne facture qui développe son intrigue efficacement en nous embarquant lentement mais sûrement sur la voie de la tragédie. Un sentier assez balisé qui tient au fait que la trame de l'histoire soit adaptée d'une pièce de théâtre, du coup les mécanismes scénaristiques en deviennent assez prévisibles mais d'autant efficients. La réalisation intimiste pallie en grande partie au problème en parvenant à insuffler une force et une tension lancinantes pendant tout le film.
Les acteurs y sont pour beaucoup, la jeune Odessa Young crève l'écran dans un rôle d'adolescente à fleur de peau complètement déboussolée et les vieux briscards que sont Geoffrey Rush et Sam Neill jouent leurs partitions avec métier. La dimension sociale et économique traitée par le film en toile de fond couplée à cette photographie grisonnante font peser une atmosphère quasi apocalyptique sur les événements, cette sensation confère une aura crépusculaire qui renforce la tragédie du propos en rendant l'expérience froidement fataliste. Dommage que le film soit autant caricatural et manichéen, le personnage de Geoffrey Rush notamment collectionne toutes les casquettes du méchant capitaliste libidineux de service.
P.S : Une fois n'est pas coutume le titre de la V.F est moins pire que l'original qui spoile littéralement toute l'affaire.