S’il reste inconnu du grand public, Shane Carruth est devenu une figure dans le cinéma indépendant US, et, oserai-je dire du cinéma SF & fantastique. Son brillant « Primer », tourné pour une poignée de dollars, avait bien mis les esprits en ébullition en 2004. Son étrange « Upstream Colors » avait dérouté en 2013. Et depuis, plus rien derrière la caméra, le bonhomme se contentant de quelques participations à divers films indépendants. De quoi contribuer à son aura énigmatique !
En 2018, il incarne le premier rôle de « The Dead Center ». Il ne gère ni la réalisation ni l’écriture, mais son nom et son visage sont allègrement mis en avant, histoire de capitaliser sur sa réputation… et de séduire les amateurs de cinéma de genre indépendant.
Je dois avouer que moi-même, c’est par son nom que le film m’a tapé dans l’œil et que m’y suis mis ! Mais à l’arrivée, c’est un peu la déception quand même…
« The Dead Center » commence par la réanimation d’un cadavre, qui trouve refuge dans la section psychiatrique de l’hôpital. On verra ainsi deux intrigues en parallèle : le médecin légiste qui enquête sur la disparition du corps, et un psychiatre qui tente de comprendre qui est notre homme.
Ca commence avec de bonnes idées. La représentation d’une unité psychiatrique est intéressante, et les acteurs sont vraiment bons. Et la mise en scène se permet une poignée de séquences sympathiques. Mais l’histoire n’est finalement pas folichonne.
La sous-intrigue du médecin légiste ne sert pas à grand-chose, tandis que les éléments fantastiques distillent un mystère qui ne sera jamais vraiment ni expliqué, ni exploité. Tout ça pour arriver sur une histoire de possession/parasite somme tout peu originale, alors que le pitch faisait mousser quelque chose de plus profond.
Par ailleurs, on ressent à travers la photographie que le budget a dû être très limité. Alors c’est très bien que le cinéma indépendant arrive à sortir de telles production, mais je préfère quand c’est pour vraiment sortir des sentiers battus.