Un drame social qui juxtapose plus ou moins maladroitement 5 récits indépendants autour d'une trame centrale prétexte : la découverte du corps d'une jeune femme assassinée.
A l'issue du premier "court-métrage" avec Toni Collette et Giovanni Ribisi, qui s'avère être le moins palpitant et le plus éloigné de l'histoire principale, on a l'impression déplaisante d'assister au début d'un autre film, avec de nouveaux protagonistes au sein d'un décor et d'enjeux différents, et bis repetita lorsque on passe au troisième segment, sans transition ou presque.
Ensuite les connections se mettent enfin en place, l'unité du récit s'installe peu à peu et l'ensemble commence à former un tout cohérent.
Néanmoins, à l'issue de ce film assez bref d'à peine 1H30, on ressent quand même une sensation de "trop peu", et j'aurais forcément été frustré d'aller voir "The dead girl" au cinéma à plein tarif.
Cet aspect superficiel et décousu est d'autant plus regrettable que le film de Karen Moncrieff ne manque pas de qualités par ailleurs.
La réalisatrice américaine parvient notamment à réunir un casting prestigieux pour ce deuxième long-métrage : Brittany Murphy est bluffante dans le rôle-titre, bien entourée par Josh Brolin, Marcia Gray Harden et Kerry Washington.
Rose Byrne se montre également convaincante au sein du segment qui lui est consacré, et forme un couple touchant avec un James Franco à contre-emploi.
On aurait aimé approfondir les caractères et les destinées de ces personnages, qui ne bénéficient hélas que d'un temps restreint à l'écran.
A travers ces brefs portraits de femmes blessées, aux prises avec les pires difficultés, Karen Moncrieff tente d'esquisser un tableau de la condition féminine en ce début de troisième millénaire. Un regard sans concession pour un constat douloureux, qui aurait mérité un traitement nettement plus approfondi pour susciter un véritable intérêt.