Indéniablement Alexandre Bustillo et Julien Maury aiment les défis de mise en scène et sont dotés d’une véritable envie de cinéma.
Ainsi l’idée de « The Deep House », placer une maison hantée sous l’eau et filmer toutes les scènes immergées dans des bassins a tout du cauchemar de réalisateur. N’ayant sûrement pas les moyens financiers pour filmer en dry-for-wet (procédé utilisé pour le récent « Underwater » par exemple dans lequel on filme au sec pour simuler l’eau en post-production) et pour pouvoir s’autoriser un tournage bien plus confortable le défi est techniquement relevé.
Pour ses parties aquatiques le film fait le choix d’un procédé proche du found footage, les personnages filmant leurs actions avec des go pro et un drone aquatique limitant ainsi le nombre de caméras et dans le même temps le nombre de plongeurs, donc le nombre de bulles d'air pouvant parasiter les plans. La direction artistique est à l’avenant et teinte le film d’une inquiétante étrangeté dès l’entrée dans l’eau. Il faut dire que tourner sous l’eau donne immédiatement un aspect particulier au film, un peu inquiétant et un surréaliste.
Si le défi technique est remporté haut la main le scénario du duo ne brille pas par son originalité et propose des personnages un peu transparents ce qui peut s’expliquer par le fait que les scènes hors de l’eau ont été ajoutées au scénario sur demande de la production. Bustilllo et Maury avait le désir initial de faire un film entièrement aquatique.
Les séquences horrifiques reposent beaucoup sur l’environnement mais manquent souvent d’impact et d’originalité. Cependant, le film parvient à instiller une claustrophobie latente qui, si elle ne terrorise pas, créé une ambiance angoissante tout le long de la descente sous l’eau et infuse au film ce qu'il faut d'angoisse pour intéresser son spectateur.