Gollum revient, et il est pas content
Avec la canicule, on en arrive à se barricader chez soi, fermer portes, fenêtres et volets.
Quoi de mieux pour se mettre dans l'ambiance d'un bon petit film d'épouvante ?
Rien sans doute... à condition que ledit film tienne ses promesses.
Alors je préfère vous avertir tout de suite : The descent n'en tient guère, et de mon côté je vais spoiler sans regrets, y'a pas grand-chose à préserver.
Les cinq-dix premières minutes de film annoncent la couleur. Une mise en place à la finesse digne d'un Destination finale, suivi d'une petite séquence nous expliquant globalement la démarche du réalisateur, résolument féministe : y'a pas de raison que le sexe faible ne s'en fasse pas pousser une paire, qu'elles picolent et fument, conduisent des grosses bagnoles en ravageant la nature, et pratiquent les sports extrêmes.
Une fois qu'on en est là, ça ne peut guère aller plus mal.
Sauf que les héroïnes en question n'en finissent pas d'accumuler les poncifs du genre, entre caméra infrarouge, hurlements hystériques et comportements stupides et incohérents, il devient rapidement difficile de tout justifier par "oui mais elles vivent des évènements exceptionnels, tu peux pas test".
Certains films vont droit au but avec beaucoup d'efficacité et d'à-propos.
Dans The descent ça se traduit souvent par un dramatique manque de subtilité. On tient le spectateur par la main, on lui montre tout, que ce soit les éléments clés du film ou les monstres, et cela nuit grandement au climat.
Pourtant dans les cinq premières minutes de l'exploration spéléo on voudrait y croire.
Le ressenti d'enfermement y est, je dirais même que cet aspect est mieux réussi que dans Buried, pour vous donner une idée...
Par des prises de vue intelligentes et de petites touches d'évènements étranges, Marshall bâtit les fondations d'un thriller solide, qu'une pincée d'horreur n'aurait pas dénaturé.
Les boyaux (ceux des grottes, en attendant ceux des protagonistes) sont suffocants, menaçants, que l'on soit claustro par nature ou non.
Malheureusement l'ensemble dégénère rapidement, le gore succédant au survival et inversement, pour une alchimie jamais atteinte.
La dégringolade passe par la classique série d'accidents bêtes qui va sonner le glas de la fragile cohésion au sein du petit groupe.
Membres cassés, montres qui sonnent (et alertent donc fatalement les vilaines bébètes), tout se succède à un rythme qui donne le tournis et une sensation un peu incongrue de lassitude.
L'esthétique aurait pu relever le niveau mais le rouge crassou juste non en fait. Et puis vu que c'est alterné avec les fameuses prises de vue infrarouge et la pénombre...
La palme revient indéniablement, et ici je ne serai guère original, à cette tentative grotesque d'insuffler une dimension psycho-sociale à l'ensemble.
La gestion du deuil, l'instauration de la loi de la jungle dans une situation de survie, la folie, tout est maltraité à la truelle, au burin et au marteau, tant et si bien que si quelques rires gênés peuvent émailler le visionnage (par pitié pour le réal), le final ridicule fera hésiter entre hilarité et désespoir.
Je n'en voudrais pas tant à ce film si il s'en était tenu à une sobriété de bon aloi, la simplicité au service d'une action efficace.
Mais même pas.