L'idée même que William Friedkin, réalisateur du mythique L'Exorciste s'attaque à un film sur l'exorcisme relevait déjà du pur fantasme cinéphile.
Caméra à l'épaule, le réalisateur suit, parmi d'autres personnalités, Gabriele Amorth, prêtre exorciste auprès du Vatican. Homme âgé et très respecté, il a autorisé Friedkin à filmer l'un de ses exorcismes. En plus d'être le seul véritable attrait du film (la scène dure 15 minutes sur l'heure de film) , le long métrage se dévoilera être un hommage rendu à ce dernier plutôt qu'un réel documentaire d'investigation.
S'il nous propose quelques témoignages touchants et réellement utiles, le film est paresseux, plutôt vantard et Friedkin surligne le trait. Le réalisateur en profite pour nous refaire visiter les lieux de son chef d'oeuvre et nous montrer son impact. Si ses questionnements sont intéressants, l'on peut lui reprocher son insistance qui relève parfois du grotesque. Comme si en voulant donner trop de crédibilité à son sujet, il avait fini par le rendre factice. Que Dieu le pardonne.