La fête à la maison
Film d'horreur dépaysant ou Road movie horrifique? Malgré sa violence gratuite, sa grossièreté peut-être inutile, je suis tombé amoureux de ce film. Avec ce métrage, je vois en Rob Zombie un Tarantino de l'horreur. C'est un produit difficile à caser, je ne le considère pas vraiment comme un pur film d'horreur mais comme un croisement entre différents genres formant un seul élement homogène et uniforme.
Une critique de l'Amérique White Trash, une fausse suite d'un remake inavoué de Massacre à la tronçonneuse 2 (plus réussi cette fois mais souffrant de gros défauts (voir ma critique )), une bande-son qui est un pur régal pour les oreilles (cela va de soi) , une vraie oeuvre subversive dont je ne me lasserai probablement jamais.
Un opus qui quitte l'ambiance grand-guignol du premier pour enfin poser un scénario solide, de véritables dialogues et un produit cru proche de la réalité, annihilant toute forme de meurtre imagé, ou d'implication de forces surnaturelles.
The Devil's Rejects, c'est un peu une épopée, un western moderne d'une rare violence qui témoigne une fois encore de l'amour que porte Zombie à une décennie particulière, cette fois plus pertinent, tout en adressant ses lettres au genre.
Nul autre choix pour le spectateur que d'être impliqué dans l'attachement des personnages car ici, ce sont des anti-héros: une famille de dégénérés serial-Killers qui provoquent le dégoût et enchaînent les meurtres sans pitié. C'est ce qui en fait la subversivité de l'oeuvre. Le téléspectateur a besoin de repères, pour s'attacher à un personnage, pour avoir de la compassion envers lui si il est facilement identifiable à ce même personnage. Sauf que dans The Devil's Rejects, le point de vue est celui des tueurs et non pas des victimes. On se laissera donc naturellement guider dans ce voyage dérangeant..
Du côté des acteurs, quelques têtes connues comme Danny Trejo, Michael Berryman (La colline a des yeux), Matthew Mc Grory (mort peu de temps après le tournage à l'instar de Dennis Fimple décédé après le tournage du premier volet), deux acteurs engagés d'ailleurs pour leur physique "singulier" car tous deux sont atteint de difformités physiques. On retrouve encore une fois Bill Moseley et Sid Haig. Et Leslie Easterbrook reprenant le rôle de la mère Firefly, remplaçant Karen Black. Quelques figures du cinéma d'horreur dont Zombie, tout comme Tarantino, aime s'entourer de film en film.
Le film se conclut en apothéose sur le génial Free Bird de LynYrd SkYnYrd. The Devil's reject est une éxperience perturbante , un film horriblement réaliste et choquant. Un produit plus sérieux, plus "cinématographique" avec plus d'enjeux qui renverse les codes qui ne vous laissera pas indifférent. Le meilleur métrage de Rob Zombie, son chef d'oeuvre.