The divide est un Huis-clos au casting plutôt réussi. Le prologue du film est déjà alléchant : New York en proie à la panique, la peur, la mort et la Terre qui tremble. On comprend pas tout mais c’est joliment fait. Puis le rythme se calme quitte à passer au ralentit. Le réalisateur nous présente alors les personnages de ce drame humain, des gens lambda, un peu fêlé pour certain. On suit alors leur vie quotidienne dans ce bunker, dernier barrage à la radioactivité. L’un des points négatifs du film est d’ailleurs là : Gens n’arrive pas à nous faire ressentir le temps qui passe. On comprend plus ou moins que quelques semaines voire mois passent, mais ce n’est pas évident. Et au bout d’un moment, un drame survient qui va pousser l’un des personnages au bord de la folie et celle-ci finira pas entraîner le groupe au fond du gouffre.
L’histoire est assez simpliste, Gens place quelque mystère à droite à gauche mais sans en donner les clefs. Car le sujet du film c’est l’humain. Comment réagit-on lorsque on est enfermé, apeuré, affamé ? La vision de l’humain de Xavier Gens est des plus noire : On réagit mal, on sombre, on devient proie ou prédateur, on perd toute notion d’humanisme, de pitié. On bouffe l’autre ou on se fait bouffer. L’enfer c’est les autres. Certain trouveront cela abusé, d’autre réaliste. Là chacun son point de vue. Mais on ne peut enlever au film que, même s’il n’est pas toujours crédible, la représentation de la folie humaine est parfaitement maîtrisée. L’esthétique total du film est juste splendide. Sans grand moyen, juste avec un décors pesant et oppressant, un peu de maquillage une musique de grande qualité et un casting de bon acteur, Xavier gens nous plonge dans une ambiance malsaine et glauque ou l’on peine à regarder un Milo Ventimiglia (Heroes) terrifiant et grandiose dans ce rôle de prédateur, ou Michael Eklund qui campe un personnage horriblement fou et malsain mais tellement triste. C’est d’ailleurs là tout l’intérêt du film : son ambiance étouffante, ecoeurante, angoissante, sordide .
Vous êtes donc prévenu, âme sensible s’abstenir : The divide est interdit aux -12 ans et je suis tout à fait d’accord avec les critiques disant que cela n’est pas suffisant, un -16 ans s’impose. Certaine scène sont assez dures mais Xavier Gens a, heureusement, déjà étanché sa soif de sang avec Frontière(s).