Les chanceux sont morts dans l'explosion
Cette simple phrase présente sur l'afffiche nous offre un aperçu de ce qui nous attend, ça irradie et pas dans le bon sens du terme.
La scène d'ouverture est impeccable, une leçon de cinéma. Les plans statiques en reflets sur la rétine d' Eva puis à travers la baie vitrée sur l'horizon New Yorkais réduit en cendres par le feu nucléaire. On est directement plongé dans l'ambiance. Laissez les paillettes et les cotillons au vestiaire, direction les infernales abysses de la condition humaine.
La panique qui suit, la fuite en catastrophe de l'immeuble. La ruée jusqu'au sous sol du petit groupe qui force le passage juste à l'instant où Mickey allait sceller la porte blindée.
Sans trop en dévoiler sur l'intrigue Mickey (Michael Biehn) est un ancien pompier présent lors de l' attentat du World Trade Center. Ce trauma, la perte de ses proches l'a conduit à devenir un prepper aigri, aménageant en conséquence le sous sol -étant concierge de l'immeuble- ancienne chambre forte d'une banque.
Les personnages sont bien écrits, ils ont une vraie profondeur narrative, les acteurs sont crédibles.
L'isolement la dégradation des rapports humains, la destruction progressive aussi bien physique que mentale de chaque individu, tout ça sonne juste, on peut y croire. Les tensions inévitables au sein du groupe, tous ces éléments sont totalement maitrisés, du début à la fin.
Les personnage sont tous ambivalents, point fort du film. La photo du film est réussie, il y a un grain, un véritable effort. Le set de cinéma -huit clos principalement- est crédible.
Ce film n'a pas été distribué en salles en France lors de sa sortie, c'est incompréhensible au vu de ses inhérentes qualités. Un chef d'oeuvre laissé dans les tiroirs, dommage.
Une forte inspiration de John Murphy et ses compos pour le film 28 jours plus tard. Les musiques de Jean-Pierre Taieb participent admirablement à l'ambiance du film.
One way to life --The Divide