I wish I had a voice
Une nuit, un jeune garçon muet invoque un djinn pour obtenir une voix... Le pitch est redoutablement minimaliste et le début de "The Djinn" semble laisser paraître une intrigue qui va l'être tout...
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le 25 mai 2021
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Alors, je préfère prévenir tout de suite, je ne ferais aucune boutade dans cette critique. Pas de truc à base de "pour un Djinn acheté, un Djinn offert" donc si tu es venu pour rigoler un bon coup à la lecture de blagues pointues et innovantes, passe ton chemin. Non, ici, c'est le sérieux qui prime et l'envie de parler de The Djinn sous toutes ses coutures parce que malgré cette note en demie teinte, il faut avouer que ce second long métrage de David Charbonnier et Justin Powell n'est pas dénué de fulgurances horrifiques à vous réveiller avec des poches sous les yeux et de quelques bonnes idées.
The Djinn va à l'inverse des films qu'on pourrait attendre avec impatience en lisant le pitch et dont on est finalement très déçu, vous voyez ces films qui vous laisse échapper un "et pourtant, y'avait tellement de potentiel" comme si vous parliez de "Perle de lune", votre canasson favori au dernier Quinté qui malheureusement s'est blessé en pleine course pour vous dépouiller de votre prime d'employé du mois.
Non, là, on a plutôt envie de lâcher un "j'attendais rien et pourtant je suis quand même déçu". Mais pas celui de d'habitude où on s'attendait à ce que ce soit nul et après visionnage, ça ne fait que confirmer, non, là malheureusement, c'est plutôt un "j'attendais rien et pourtant je suis quand même déçu" qui marque à quel point ce Djinn, somme tout très classique sur le papier, aurait pu être un sacré film d'épouvante. Je m'explique.
En suivant sur une période de temps relativement resserrée les déboires de ce jeune garçon muet confronté à un traumatisme récent, The Djinn nous embarque, après une courte introduction efficace et mystérieuse, dans un huit-clos d'à peine une heure de part les règles et la nature de l'invocation de cette figure surnaturelle de la mythologie arabique préislamique. Ces règles sont d'ailleurs les bases d'un jeu du chat et de la souris qui s'appuie visuellement sur de très bonnes idées pour faire exister ce Djinn dans notre dimension en lui conférant successivement des identités différentes. De plus, les réalisateurs arrivent à créer une ambiance vite oppressante de par la situation de ce gamin inaudible, seul dans un nouvel appartement, exempt de repères rassurants, apeuré comme on aurait pu l'être à son âge face à notre solitude nocturne. Et cette tension en mode "home invasion" va brusquement basculer dans l'horreur avec une figure habituellement rassurante reconvertie en croquemitaine. De là surgissent quelques bons moments d'immobilisme où l'attente se fait pesante et le final, plein de sens, rajoute même un côté presque touchant à l'ensemble, lui donnant une légère profondeur qu'on attendait plus.
Mais pour autant, alors qu'il n'est définitivement pas exempt de qualités, chacune d'elle va trouver son pendant négatif qui vient malheureusement couper court à mon engouement.
Une heure de survie, c'est peu en effet mais ça reste malgré tout beaucoup trop long pour un scénario qui a du mal à s'appuyer sur l'affrontement entre ses deux personnages, si bien qu'on ne croit pas une seconde à la plupart des réactions de notre bonhomme, souvent maître de lui même et bien trop peu terrorisé lorsque l'incrédulité des événements laisse place à un véritable tournant horrifique. On ne va pas se mentir, ses chances d'en sortir vivant dans un espace aussi restreint étaient quasi nulle. Et justement, autant cet appartement est une bonne idée pour limiter la zone d'action, autant il oblige les réalisateurs à faire des choix scénaristiques qui manquent de cohérences et qui mettent le film sur les sentiers balisés de l'épouvante en le faisant tourner en rond. C'est efficace certes mais malheureusement téléphoné (et aussi inutile qu'un téléphone pour un muet).
Le moment n'est donc pas désagréable mais c'est après coup que le postulat de départ nous revient en pleine face pour nous faire dire qu'il y avait vraiment quelque chose à exploiter plus efficacement dans cette histoire.
Un film court mais pas assez, avec de bonnes idées mais pas assez qui me fait dire que "j'en attendais rien, mais j'aurais tellement aimé ne pas être déçu."
Créée
le 10 mars 2025
Modifiée
le 10 mars 2025
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