Ah ouais quand même ! Après Mysterious Skin et White Bird, cette troisième expérience perso de la filmographie de Gregg Araki me prouve à quel point le gars n'a pas vraiment de limites, aime parler du cul adolescent, et possède une véritable patte esthétique...


Une patte esthétique qui - je ne cesserai de le répéter - se trouve d'abord être musicale, avec un goût prononcé pour la dream-pop notamment, et ça tombe bien parce que moi aussi ! Ceci dit, dans The Doom Generation, la musique est plus souvent en fond sonore qu'au premier plan. Et c'est bien dommage, même si le sensuel Alison de Slowdive, censé dépuceler nos deux rebelles à l'avant de leur caisse, fait son petit effet. Mais surtout, l'aspect visuel m'a carrément bluffé : entre ces deux chambres d'hôtel si particulières (la première exclusivement rouge et la seconde en damiers ), les jeux de lumières durant certaines scènes torrides (que le réalisateur semble décidément maîtriser) ou au cours de la terrible scène finale, et la manière dont il filme la junkfood par exemple, c'est un univers psychédélique unique qui s'offre à nous. A noter également un plan sublime de James Duval s'éloignant dans la nuit brumeuse, un yoyo lumineux à la main.


Seulement voilà, aussi délirant soit-il, y a pas d'scénar ! A la limite un road-trip, mais alors très avare de routes et de paysages... Juste la fuite de ce jeune couple insouciant, rejoint par un troisième larron (Jonathon Schaech) bisexuel qui les bisexualisera tous les deux au cas où ce n'était pas déjà fait... Et dont les retrouvailles dans un fastfood asiatique tourneront au gore le plus wtf qui soit - franchement pas mon passage préféré tellement c'est porteninwak. Un troisième larron hyper-sexuel aux moeurs débridées, tandis que le petit ami de mademoiselle (une Rose McGowan incendiaire), plutôt romantique, a quand même des faux-airs d'un Jérémy Ferrari sevré de pizzas ! ^^ On découvrira d'ailleurs au fil de leurs aventures que cette dernière, qui se faisait passer pour pucelle, était en fait un extraordinaire bourreau des coeurs au féminin. Un très bon running gag (comme celui du 6$66) qui finira par jouer des tours à son petit ami au cours d'une scène finale (je sais, j'en ai déjà parlé plus haut) impressionnante de jusqu'au-boutisme... Aïe aïe aïe ! La gueule que j'ai tirée mes amis ! :o


Beaucoup d'humour noir donc, du gore et du sperme plein les mains, de la bouffe, du coca et des rots, du psychopathe et du nazillon, mais surtout des paroles crues et du sexe à n'en plus voir le bout... Et c'est d'ailleurs amusant de voir écrit en introduction "A heterosexual movie by Gregg Araki", étant donné son parti pris totalement bisexuel.^^


Un film jamais ennuyeux, trash et wtf, mais aussi très esthétique et interrogeant le libertaire.


7,5/10

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le 29 mai 2016

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RimbaudWarrior

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