The Doorman par pierrick_D_

The doorwoman, plutôt.Ali Gorski a quitté le corps des Marines suite à un stress post-traumatique subi après une opération foireuse alors qu'elle était attachée à la sécurité de l'ambassade américaine en Roumanie.Rentrée aux Etats-Unis,elle erre,un peu paumée,et finit par prendre un job de portier,portière?,dans un immeuble cossu.Mais voilà-t-y pas qu'à peine arrivée,lors du week-end de Thanksgiving,une bande de malfrats investit les lieux dans le but d'y récupérer de précieux tableaux planqués dans un des appartements.Pour cause de travaux,tous les locataires se sont barrés,tous sauf un couple de vieillards et l'ex beau-frère d'Ali flanqué de ses deux enfants.Seule face à la horde,l'ancienne bidasse d'élite va mettre la misère aux affreux.Si Ryûhei Kitamura,bon réalisateur japonais versé dans l'action bien violente,pensait obtenir sa green card pour Hollywood avec cette imitation fauchée de "Piège de cristal",c'est raté.Produit par un consortium de sociétés acrobatiques inconnues,tourné en Roumanie où c'est pas cher,ce thriller ridicule verse dans le comique involontaire.Ca commençait pourtant pas mal,la scène de l'attentat puis celles de l'invasion de l'immeuble et de l'erreur d'appartement sont efficaces et intrigantes,mais ça ne va pas durer.Une héroïne traumatisée,des meurtres sordides accompagnés d'un peu de torture,des gangsters déterminés,c'était trop beau pour être vrai et on passe vite à un jeu du chat et de la souris,le félin étant évidemment notre militaire qui va éliminer un à un par ordre inverse d'importance les membres de l'équipe d'agresseurs,parce que les Marines,on a beau dire mais il n'y a pas mieux,même quand ce sont des gonzesses.On retrouve donc toute la structure de "Die hard",mais en mode mineur.Un immeuble pas trop grand à la place de l'immense tour de verre et d'acier où les portoricains prennent leur job,un rail de coke,un café,un nombre très limité de personnages au lieu des dizaines de réveillonneurs de McTiernan,tout ça sent la lose et le manque de fric et d'inspiration.Par contre la stupidité du scénario du premier McClane est fidèlement retranscrite.Les assaillants,extrêmement efficaces dans un premier temps,se mettent vite à faire n'importe quoi,à s'isoler pour mieux se faire descendre et à prendre les décisions les plus absurdes qui soient.Leur chef est une sorte de génie qui préfère disserter sur l'art avec le beauf pris en otage parce que le prisonnier est un prof d'université et qu'on n'a pas tous les jours l'occasion de taper la discute avec de telles pointures,surtout quand on est habitué à fréquenter des mercenaires bas du béret.Ce leader charismatique s'avère incapable d'obliger la soldate récalcitrante à se rendre alors qu'il dispose de toute la petite famille en otage,et même quand la forcenée est enfin capturée les mecs s'abstiennent de l'abattre alors qu'ils flinguaient n'importe qui n'importe comment au préalable.Ce film américain réalisé par un japonais affiche une distribution cosmopolite comprenant de l'australien,du français,du jap,de l'anglais ou du norvégien,résultat sans doute d'un financement international.Du "Die hard" donc,mais féministe puisque c'est la mode.McClane-Bruce Willis est ici une nana,jouée par Ruby Rose,toute indiquée pour ce rôle badass avec son physique de garçonne athlétique.Bon,si elle avait aussi appris à jouer la comédie c'eût été mieux mais faut pas trop en demander à ce prix-là.Gruber-Alan Rickman c'est notre Jean Reno national,dont la carrière ricaine ne se porte décidément pas au mieux.Plus endormi qu'un sénateur en pleine digestion,il peine à garder les yeux ouverts et à avoir l'air du grand méchant de service.Comme le héros est une femme,le conjoint captif est un homme,même si dans l'ambiance actuelle ça n'a rien d'évident.Il s'agit du transparent Rupert Evans,qui fait sa Holly burnée.Le seul à émerger du marasme est le second de Reno,sorte de Vreski-Godunov en plus énervé,le norvégien Aksel Hennie en l'occurrence,qui lui assure en cinglé sadique ultra-violent.