Un bureaucrate effacé et solitaire vit une triste existence, méprisé par son patron et ses collègues, rejeté par la femme qu'il aime. C'est alors qu'il rencontre un sosie, au caractère diamétralement opposé : arrogant, charismatique, séducteur. Sorti la même année que "Enemy" de Denis Villeneuve, et proposant un pitch similaire, "The Double" part toutefois dans une toute autre direction.
On s'intéresse ici aux fantasmes, avec l'idée que de voir se matérialiser celui que l'on voudrait être peut devenir un cauchemar ingérable. Le double protagoniste, porté par un Jesse Eisenberg très convaincant, évolue dans un environnement oppressant à souhait, et louchant vers le surréalisme kafkaïen. Par ailleurs, entre l'humour noir du scénario et un univers visuel lorgnant vers le rétro-futuriste, on ne peut s'empêcher de penser à du Terry Gilliam.
Mais Richard Ayoade ne se contente pas de copier celui-ci, en développant son propre style visuel, avec des couleurs criardes, contrastées par des éclairages austères et des jeux d'ombres proches de l'expressionnisme. "The Double" est donc une œuvre singulière, sur le plan visuel ou narratif, et mérite le coup d'oeil.
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Créée
le 18 août 2020
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