The East de Zal Batmanglij
Thriller coup de poing de la rentrée, The East suit de près les adeptes du freeganisme, les catastrophes écologiques et l’éco-terrorisme.
Le freeganisme est un mode de vie alternatif qui consiste à se débrouiller avec ce qui est gratuit, ce qui est disponible grâce aux réseaux d’entraide, généralement pour dénoncer la surconsommation et le gaspillage. Squats de vieux bâtiments, fouilles des poubelles, etc. font partie de la vie quotidienne des freeganistes.
Brit Marling (actrice, co-scénariste et productrice) et Zal Batmanglij, couple officiel en dehors de leurs films communs, sont d’ailleurs partis, pour apporter plus de crédibilité à leur film, vivre comme ces communautés auto-suffisantes. Une expérience qui les aurait particulièrement marqués.
À défaut d’avoir pu entreprendre un documentaire, Batmangij s’est lancé dans le thriller. Nous suivons la mission d’infiltration de Sarah Moss, ex-agent du FBI travaillant pour une compagnie privée qui protège les multinationales. Son but ? Retrouver les activistes de The East, société secrète composée d’adeptes du freeganisme, qui réalisent des opérations de sensibilisation à la limite du terrorisme (injecter son propre médicament à un PDG d’une entreprise pharmaceutique véreuse par exemple). Après avoir sauvé de la police l’un de ces jeunes marginaux, Sarah est intégrée dans une communauté qui semble être celle recherchée. Elle tombe sous le charme de son jeune et charismatique leader…
Le gros avantage de ce film est qu’il sort totalement des sentiers battus habituels à Hollywood (méchants vs gentils). Ici personne n’est totalement méchant ou gentil. Le but du réalisateur est de se faire poser des questions aux gens, de laisser le spectateur décider de la bonne ligne de conduite. Jusqu’où peut-on aller pour dénoncer les multinationales qui abusent de leur puissance ? Œil pour œil et dent pour dent, n’est-ce pas jouer le même jeu que l’ennemi ?
Les jeunes promesses que sont Brit Marlin ou Alexander Skarsgard s’en sortent à merveille. Seuls les effets scénaristiques parfois trop facile pour faire avancer l’histoire (comment Sarah peut-elle se faire accepter aussi vite d’une organisation si méfiante ?) sont à déplorer dans un thriller malgré tout plus que convenable sur l’éco-terrorisme.