Le concept est simple : plusieurs candidats à un entretien d'embauche se retrouvent enfermés dans une pièce et doivent s’entre-tuer, le survivant sera choisi pour le poste. Dans le contexte actuel aux États-Unis, représenter le travail comme une lutte vitale est pertinent surtout dans les grandes entreprises qui forment et emploient de véritables « requins » (le mot est plusieurs fois employé dans le film) pour dévorer ces adversaires. La « loi du plus fort » - devise du capitalisme - est symbolisée par un huis clos où cinq personnages très différents vont s'affronter : on retrouve le timide, la manipulatrice, l'impulsive, le prétentieux et l’irascible. Le film a des modèles assez précis dont il s'inspire : on peut citer la saga Saw (2004 - 2010) (des inconnus se retrouvent coincés dans une pièce et doivent déjouer des pièges pour rester en vie) ; Battle Royale (2000) (des lycéens armés doivent s’entre-tuer sur une île déserte jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un) ; Cube (1997) (un groupe de personnes se retrouvent dans un labyrinthe infini et deviennent fou peu à peu).
L'Employeur souffre par rapport à ces aînés d'un manque de rythme et adopte une mécanique de coucou suisse : un candidat en tue un autre, suivie de la scène d'entretien d'embauche du tueur où le patron pose la question fatidique : « Y a-t-il quelque chose que vous ne serez pas prêt à faire pour cette entreprise ? », puis ledit candidat se fait kidnapper et ainsi de suite pour chacun d'entre eux. Même le twist final ne crée guère de surprise. Ainsi, le film n'arrive jamais à dépasser son postulat de départ (le monde des affaires forme des tueurs à la solde du « Roi Dollar ») et se conclut basiquement avec l'idée d'un cercle vicieux, alors qu'il pouvait encore renverser la vapeur avec une prise de conscience du héros principal.
Ne reste plus que Malcolm McDowell, dans le rôle de l'employeur cynique, sur lequel tout le film repose mais qui n'arrive pas à relever son niveau de médiocrité. Une grande déception de le voir figurer dans ces films au rabais, lui qui était un espoir du cinéma britannique des années 1960-1970 : If (1968), Orange mécanique (1971) ... !