The Empty Man
5.9
The Empty Man

Film de David Prior (2020)

Voir le film

The empty spot : celui de scénariste

L'introduction bien flippante de "The Empty Man" dans les montagnes himalayennes pose les bases d'un film qui aurait pu être exceptionnel, mais qui manque in fine de maitrise, voire tout simplement de travail.


En effet, ces 20 minutes passées, le film change de temporalité, de lieu, mais aussi l'intégralité de ses personnages et finalement, d'ambiance avec une photographie type "film à petit budget des années 2000". C'est une erreur qui déstabilise le spectateur, qui doit se farcir une nouvelle introduction, une nouvelle caractérisation de personnages et d'un antagoniste qui ressemble à s'y méprendre au "Candyman".


Au lieu de capitaliser sur ce qui a été fait, le réalisateur, qui se dit inspiré par Fincher (mais en version Wish) enchaine avec une deuxième partie très trouble, au synopsis volontairement trop complexe. Le spectateur (moi) est donc soit complètement perdu, soit désengagé de cette histoire qui est pourtant classique : une enquête avec ses twists attendus.


Pour ne rien rajouter à ce gloubi glouba de plus de deux heures (interminable pour un film d'horreur), le rythme n'est jamais le bon. Alors que quelques scènes horrifiques sortent du lot (la foule dans la clairière notamment et ce "nope" régulier en 2022 mais toujours appréciable) on retombe trop vite dans la folie tourbillonnante du héros et sa vie de tous les jours : on le voit manger, dormir, se brosser les dents. Bref, on saccage le rythme et les choix narratifs successifs ressemblent plutôt à des non choix, comme si on avait agrégé trop d'idées, trop de films en un seul.


On s'en rendait déjà compte plus tôt pendant le film, mais la fin vient éclairer ma lanterne : il n'y a personne aux commandes et cet "Empty Men" est en fait le scénariste/réalisateur, qui n'a pas sur faire des choix, ou terminer correctement son film. Sa volonté d'histoire à tiroirs et de résolution complexe tombe à plat : son film ne nous a pas assez fait ressentir de choses et de sensations pour que sa réflexion méta ne nous intéresse.


Il s'en sort une finalité de "tout çà pour çà" trop fréquente dans le cinéma actuel (oui c'est un coup de gueule, prends çà, société de consommation !). Le cinéma de plateformes, pour nourrir l'appétit vorace des spectateurs de canapé, oublie tellement la qualité et la cohérence de ses oeuvres qu'on arrive de plus en plus à voir sur nos écrans des Work in Progress. Cet "Empty Men" rejoint la longue liste de ces films poubelles, qui n'auraient jamais du arriver jusqu'à nos yeux, ou pas dans cet état là.

Jb_tolsa
4
Écrit par

Créée

le 16 déc. 2022

Modifiée

le 16 déc. 2022

Critique lue 391 fois

6 j'aime

4 commentaires

Jb_tolsa

Écrit par

Critique lue 391 fois

6
4

D'autres avis sur The Empty Man

The Empty Man
Baron_Samedi
5

Flutte

The empty man : James Lasombra est un ancien flic. Lorsque la fille de 18 ans de sa voisine disparaît, la police ne souhaitant pas engager de recherches, il se penche sur sa disparition qui va...

le 18 janv. 2021

14 j'aime

1

The Empty Man
Jubileus
7

Loin d'être vide, il y a une âme là dedans.

Adaptation d'une série de comic books (dont j'ignorais l'existence) et premier long-métrage du cinéaste David Prior, The Empty Man est sorti l'année dernière dans l'anonymat le plus total: sacrifié...

le 1 mai 2021

9 j'aime

The Empty Man
Jb_tolsa
4

The empty spot : celui de scénariste

L'introduction bien flippante de "The Empty Man" dans les montagnes himalayennes pose les bases d'un film qui aurait pu être exceptionnel, mais qui manque in fine de maitrise, voire tout simplement...

le 16 déc. 2022

6 j'aime

4

Du même critique

The Acolyte
Jb_tolsa
2

Star Wars a été acheté par le côté obscur

Critique évolutive au fil des épisodes, mais trois points ne changeront pas :- Disney a payé des bots pour mettre des avis positifs, même sur senscritique. C'est suffisamment affreux pour être dit :...

le 13 juin 2024

61 j'aime

50

Benedetta
Jb_tolsa
4

Tétouffira

C'est Brigitte. Elle est vive d'esprit, et au moyen âge, les filles vives d'esprit finissent violées ou au bûcher. Habile, son père la sauve de ce destin tragique et la place dans un couvent contre...

le 7 janv. 2023

57 j'aime

30

Les Banshees d'Inisherin
Jb_tolsa
5

L'âne de la colère

Si j'ai été convaincu par les précédents films de Martin McDonagh (surtout par ses 7 psychopathes), je lance sa dernière production grâce au bouche à oreille, sa note excessive sur senscritique et ce...

le 22 déc. 2022

49 j'aime

28