Une histoire simple avec une morale grosse comme un ballon de plage. À cause de ses goûts pour la musique, sa démarche peu virile et ses talents pour la couture, un jeune étudiant nommé Tom se voit coller l’étiquette de demoiselle du Collège. Une grande partie du film sert à nous souligner à gros traits les conséquences du comportement machiste des hommes sur la vie du protagoniste. Le spectateur assiste à une série de séquences qui viennent amplifier le sentiment d’humiliation vécu injustement par le jeune homme au point de le pousser à une tentative de suicide. Le spectateur ne peut faire autrement que d’être outré par l’attitude des camarades, du professeur et du père de la victime. Heureusement il y a Laura, la femme du professeur d’éducation physique, qui habite dans le même bâtiment que les étudiants. Cette femme d’âge mûr devient à la fois le refuge et la défenderesse du pauvre Tom contre l’ingratitude mâle. En plus de percevoir l’intelligence du garçon, il lui rappelle son premier époux mort à la guerre après avoir eu à prouver son courage auprès des autres soldats. La complicité entre Laura et Tom se transforme en attirance mutuelle ce qui complexifie positivement le scénario. La mise en scène est tout aussi simple. La caméra est là pour capter les dialogues un point c’est tout. L’ensemble de l’œuvre est dans le style de Vincente Minnelli, c’est-à-dire peu original dans la manière d’aborder et filmer le propos. Il est sauvé ici par la présence de la sublime Deborah Kerr qui par son jeu réussit à amalgamer émotionnellement le tout.