Un hôpital dans les années 20. Pour occuper une petite fille, un cascadeur alité lui raconte une histoire épique et improvisée.
Le film multiplie donc les allers-retours entre la réalité et l'univers fantasmé, les deux étant bien sûr symboliquement liés. Devant ce pitch, difficile de ne pas penser à Princess Bride, au labyrinthe de Pan ou encore aux Aventures du Baron de Münchhausen. L'histoire est simple mais efficace, les deux mondes interagissent intelligemment et le récit est toujours fluide.
Le seul défaut pour moi est un petit manque d'originalité sur le fond : à travers le récit, les deux personnages se lient, la fillette trouvant une figure paternelle de substitution, et le cascadeur reprenant goût à la vie... un sentiment de déjà-vu, pas gênant mais un peu dommage.
Le ton du film est particulier, très proche du conte pour enfants, en apparence simple et léger, mais avec quelques beaux moments de noirceur.
Ceci dit, son principal intérêt réside dans la forme, dans sa capacité à offrir des images totalement fabuleuses. Toute la partie imaginaire est démesurée, titanesque : les décors sont aussi magnifiques que variés, les personnages ont des identités visuelles fortes, les couleurs sont splendides, l'ensemble est surréaliste (j'ai pas mal pensé à Dali).
En résumé, malgré une émotion un peu superficielle, The Fall mérite largement d'être vu, pour sa démesure et sa beauté unique. A noter aussi que j'ai adoré la conclusion, une scène magnifique, émouvante, et un bel hommage au cinéma.