"You're just a stuntman"

Scénario.

The Fall Guy, ou L’Homme qui tombe en québécois (c’est faux) rend un hommage sincère au monde des cascadeurs. Le film passe deux heures à te crier à la gueule que c’est un beau métier et qu’ils ne sont pas assez représentés - ce qui est un message très louable - mais il en oublie totalement le reste.

Il y a mille références au cinéma à la seconde : Rocky, Jason Bourne, Notting Hill, tout y passe. Le film parle tellement de cinéma qu’il oublie d’en faire.

L’intrigue semble vraiment posée là histoire de rajouter des cascades, les personnages manquent cruellement de profondeur. Ajoutez à ça un plot twist qui se voir arriver de très loin, et ça vous donne un scénario très bancal qui n’est là que pour servir les cascades.

Photographie.

La photographie rattrape un peu le film. Les décors sont au service de l’image et intègrent moult lumières et effets colorés. Il y a un beau travail sur la lumière en général, autant de manière très flashy en intérieur, que sur la lumière naturelle en extérieur.

La photo sert aussi à différencier les scènes du film à l’intérieur du film (vous me suivez ?), ce qui en fait un vrai choix de réalisation.

Réalisation.

Disons-le tout de suite, les cascades sont bien filmées. David Leitch (ancien stuntman) explore des dynamiques de cascades originales, et sait les rendre impressionnantes, tout en mettant en valeur le travail des cascadeurs.

En dehors de ça, The Fall Guy contient quelques effets sympathiques, disséminés ici et là. Mais encore une fois, la réalisation se construit autour des cascades plutôt que sur le récit.

On ne s’attache pas du tout aux personnages, on n’a jamais peur pour eux. Cela est du en grande partie à l’histoire, mais aussi à la réalisation, à mon sens, qui ne parvient pas à créer cette proximité.

Point intéressant à noter, le fait de suivre une réalisatrice tout au long de l’histoire apporte un côté très méta à la réalisation.

Musique & Son.

“I was made for looooooving you Baaaaby...”

OK les remix de cette musique sont très chouettes, et fonctionnent bien dans le film.

Vous me rétorquerez peut-être que c’est un peu facile de prendre une musique iconique que tout le monde connaît et de la remixer ? Oui, c’est facile, mais ça marche.

Les autres musiques, très rock, accompagnent parfaitement les scènes de cascade et dynamisent le film. On manque cependant de thème fort et original.

Acting.

On peut dire sans prendre trop de risques que Ryan Gosling et Emily Blunt sont deux très grands acteurs, qu’on a déjà vu nous épater et nous bouleverser à plusieurs reprises.

C’est assez différent ici. Biensur, ils ne jouent pas mal, je pense plutôt que le scénario ne leur laisse pas la possibilité d’être convaincants, tellement leurs personnages sont creux et caricaturaux.

En jouant des parodies d’eux même, ils en sont devenus aussi plats que leur personnage.

Cœur.

Dommage qu’il n’y ai pas de catégorie Cascadeurs ici, car il y aurait eu une bonne note.

Voilà bien tout le syndrome de ce film, déclaration d’amour aux doublures de l’ombre qui prennent tous les coups, mais pas grand-chose de plus.

The Fall Guy vaut quand même le coup d’être vu (surtout au cinéma) pour cette scène finale dantesque, qui fait défiler tous les types de cascades humainement possibles.

Une œuvre plutôt divertissante donc, mais qui manque cruellement de fond.

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