V pour Vengeance

Scénario.

Je ne lis jamais de livres, des fois qu'ils l’adaptent au cinéma, au moins je ne suis pas spoilé. Grâce à ça, j’ai pu découvrir Le Comte de Monte-Cristo au cinéma en savourant chaque instant. Et le résultat est au rendez-vous des espérances.

On ne s’ennuie jamais pendant ces trois heures, tant l’histoire est dantesque (Edmond Dantesque même) et nous tient en haleine tout du long.

Le thème de la vengeance au cœur du film façonne les personnages et les transforme. On prend plaisir à découvrir les plans du Comte, calculés méticuleusement pendant des années, et qui déroulent l’histoire selon une mécanique bien précise.

Je regrette juste quelques rebondissements plutôt prévisibles qui viennent ternir un peu l’expérience.

Photographie.

Le film est beau. Une vraie claque dans le paysage cinématographique français.

Le travail sur les lumières et les couleurs donne à l’image son caractère. On plonge dans le grandiose sans pour autant quitter le naturel. La balance est très bien trouvée entre les deux.

On sent qu’il y a eu du budget dans les décors. Entre châteaux, forêts et îles méditerranéennes, autant les extérieurs que les intérieurs sont finement travaillés et nous plongent dans un univers particulier qui sonne très littéraire.

Réalisation.

Les réalisateurs arrivent à garder un rythme tout au long du film, ce qui est assez impressionnant quand on connaît sa longueur.

Les scènes d’action sont toujours bien orchestrées. Filmées de manière réaliste, elles restent lisibles à tout instant, sans jamais délaisser leur dynamisme.

Les scènes tournées dans l’eau sont aussi particulièrement bluffantes et nous tiennent aux tripes.

Musique & Son.

Et quelle musique ! Un thème orchestral puissant qui nous accompagne pendant tout le film, entrecoupé par des morceaux plus calmes et touchants.

La musique est très présente, pleine d’émotions, et réussit à apporter du grandiose aux scènes. Avec des violons tantôt torturés tantôt épiques, à l’image du protagoniste.

Les effets sonores réussissent aussi à nous plonger dans cette époque, même s'ils se font voler la vedette par des thèmes musicaux omniprésents.

Acting.

Pierre Niney arrive à saisir toute la profondeur du personnage et son évolution au fil de l’histoire.

Ses transformations physiques sont très impressionnantes, et son jeu est à la fois juste et noir. Une superbe adaptation du Comte !

Laurent Lafitte n’est pas en reste, le sombre lui va bien et il arrive à être très convaincant dans ce personnage puissant et détestable.

Pour les autres comédiens j’ai parfois eu du mal, la faute certainement à des répliques en ancien français qui nous paraissent aujourd’hui moins naturelles. Mais j’avais trouvé ça plus marquant dans Les Trois Mousquetaires, ce qui m’avait plus sorti de l’histoire.

Cœur.

Le projet paraissait si ambitieux - adapter un monument de la littérature française - qu’il fallait qu’il soit à la hauteur de ses promesses. Et les promesses ont été tenues.

L’histoire arrive à vous saisir, la musique donne de l’intensité aux émotions, le tout bien filmé et très agréable à regarder.

Si vous ne devez voir qu’un film cet été, choisissez celui-ci ! On veut voir plus d’histoires comme ça en France, avec ce budget et cette maîtrise.

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