En matière de cinéma horrifique tout est souvent histoire de conventions et de complicités implicites avec le spectateur. The Farm est un survival , une énième variation autour des figures titulaires du genre comme Massacre à la tronçonneuse avec tout ce que ça implique de clichés, de scènes déjà vues mille fois et de comportements parfois stupides mais inhérents au genre. Oui la mécanique est toujours la même, mais pour peu qu'elle soit bien huilée et un minimum tenue les amateurs seront toujours prêts à replonger joyeusement dans un bain de sang... Par contre lorsque la mécanique déraille, que rien ne se tient un minimum et que tout part en couilles , il ne reste qu'un amas informe de clichés rances s'articulant autour d'intrigues insipides dans laquelle se débattent tristement des pantins stupides en guise de protagonistes et The Farm est un bien bel exemple de ce que je vient de dire.
On suit donc un jeune couple en route pour on ne sais trop ou et qui décide de faire une halte dans un hôtel un peu miteux perdu en pleine cambrousse. Les deux amoureux se retrouvent alors confrontés à d'étranges fermiers portant des masques d'animaux.
Pour être gentil on va dire que le vague postulat de départ à défaut d'être original est plutôt malin et dans l'air du temps puisque le film est une sorte de métaphore (assez lourdingue il faut le dire) de la souffrance animale qui dans une sorte d'inversion des rôles place les humains en bétail et les animaux (du moins des types avec des masques d'animaux de la ferme) en exploitant. Voilà bien le seul point vaguement positif du film car pour le reste on est pas loin de la catastrophe industrielle et agricole. Franchement , je ne sais même pas par ou commencer dans l'énumération des défauts du film ??
On va donc commencer par le commencement avec une longue mise en place larvée de tous les clichés du genre pour introduire les deux personnages qui sont totalement transparents et les faire arriver jusqu'à la ferme malgré les multiples signes clignotants du danger qu'ils vont croiser sur la route. Un fois arrivé dans le pur survival le film part franchement en sucette avec un festival presque ininterrompu d'incohérences et de comportements idiots. On a par exemple un tueur qui sort de sous le lit du couple; donc soit il attendait là désespérément depuis des plombes qu'un couple vienne s'installer , soit il s'est glissé dans la chambre en pleine nuit et s'est dit "Tiens je vais m'allonger sous le lit un petit moment avant de ressortir " ... Niveau rythme et intensité le film nous balance un nombre invraisemblable de plans montrant des mecs qui marchent, qui marchent et qui marchent encore, en même temps ils auraient bien tort de courir puisque même en marchant ils rattrapent toujours ceux qui courent et semblent même parfois se déplacer à la vitesse de la lumière d'un endroit à un autre limite téléportation. Nos méchants qui ont tous des masques d'animaux sauf un mais bon comme il a un bec de lièvre il a déjà fait à moitié le travail ne sont pas vraiment des experts dans l'art de la traque vu le nombre de fois ou ils passent juste à côté d'une victime à peine dissimuler à leurs yeux. Quant au personnage principal du film , sa longue tentative d'évasion ressemble un peu à la course désespérée d'un poulet sans tête un peu con qui s’échappe longuement pour revenir tristement à son point de départ ou qui vole une voiture pour tomber en panne 10 mètres plus loin...
On aurait facilement pu pardonner à The Farm de n'être qu'un survival de plus; encore fallait il que le film soit à minima crédible, pas trop con, prenant et pas trop mal torché... The Farm n'est rien de tout ça.