Accents de porc, gueules de fous furieux, bières dégueulasses, match de football la clope au bec et rivalité musclée entre groupe de supporters … Bienvenu en Angleterre. Bex et son groupe de potes, tous "supporters" de West-Ham comme lui, se prennent la gueule avec deux groupes rivaux. Les championnats d’Europe en Allemagne arrivent, Bex veut unifier "les firms" pour faire le déplacement mais leurs leaders se sentent attaqués dans leur autorité. Comment régler la question ? C’est bien simple, en se mettant sur la tronche.
Prison pour mineur, parcours d’un jeune Skinhead nihiliste et maintenant hooliganisme, Alan Clark poursuit avec « The Firm » son exploration social de la violence qui ronge l’Angleterre des années 1980. Pour traiter ce phénomène typiquement Anglais, rien de bien novateur pour le réalisateur qui nous sert du Alan Clark dans le texte. Un film d’un peu plus d’une heure pour une plongé ultra réaliste et quasi documentaire ou le fond l’emporte sur la forme. Pas de musique, pas de plan léché, pas de procédé narratif compliqué … une retranscription froide, brute et authentique, sans fioriture aucune.
On suit donc la vie quotidienne de Bex, marié, père de famille, cadre, la maison en banlieue pavillonnaire et le petit football avec les potes le week-end. Lui et son groupe de Hooligan, ne sont pas des mecs pommés, complétement à la marge, mais des gens comme vous et moi. Vie de famille et travail, ils ont juste un moyen d’échapper à la routine quotidienne un peu plus extrême. Au lieu de se mater un petit film ou de se boire quelques pintes, ils vont péter des tempes à coup de matraque de manière régulière et organisée. Pas de pure violence incontrôlée, Bex gère son groupe de fouteur de merde comme une petite entreprise.
Motivations, planification des affrontements, conséquence sur la vie de tous les jours … Alan Clark nous offre une immersion dans la vie de ses hooligans, entrecoupée de courtes explosions de violences pendant les scènes d’affrontements entre groupes rivaux.