The Flash radicalise une tendance contemporaine à l’exhumation inutile des super-héros pour mieux, à peine déterrés, les rendre poussière ; l’intérêt aura été strictement commercial puisque la disparition de Keaton ou le souvenir numérique de Reeve sont là pour faire vibrer la corde sensible d’un spectateur sans cesse ramené vers le passé, vers un âge où le divertissement grand public alliait créativité et personnalité. Il n’est d’ailleurs pas anodin que le personnage principal, fantoche blagueur qui pleure maman, s’obstine à voyager dans le temps : ce Marty McFly incarne non un individu sensible mais un principe algorithmique de scénario qui consiste à explorer les univers appartenant au catalogue Warner comme défilaient les références hasardeuses dans le minable Space Jam : A New Legacy (Malcolm D. Lee, 2021). Ou comment un grand studio américain, présent depuis l’âge d’or d’Hollywood, envisage l’avenir par accumulations de gloires passées, tel un ancien champion qui se remémore sa grandeur en admirant les médailles et les coupes ornant l’étagère de sa chambre médicalisée. À quoi bon chercher Andrés Muschietti là-dedans ? Laideur visuelle, inertie de la mise en scène, interprétation calamiteuse, second degré stérile… « Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? »