En 1636, l'empereur mandchou, après avoir consolidé l'unité de son peuple et agrégé les tribues mongoles s'attaque, à l'empire chinois des Ming et leurs alliés coréens. Le roi coréen Injo décide alors de se réfugier dans la forteresse de Nahman afin d'élaborer une stratégie. C'est à cet instant historique et aux quarante-sept jours de siège que s'intéresse le film.
A défaut de pouvoir attester l'authenticité de la reconstitution, je peux affirmer qu'elle flatte la rétine et suscite un certain enthousiasme : les costumes sont chatoyants, le protocole des conseils de ministres, minutieux, le chœur des courtisans et leurs imprécations, surprenants, les vies soldatesques et villageoises regorgent de détails et les rares escarmouches, mélangeant armes traditionnelles, fusils et canons sont saisissantes de réalisme et de violence. Nous sommes conviés à un magnifique wargame historique dans lequel tout n'est que domination et influence.
Face à cet impressionnant empereur, intelligent, sûr de sa force et en quête de légitimation de son pouvoir, le roi est tiraillé entre deux options défendues par deux de ses ministres, celui de la diplomatie et celui des cultes. La première consiste à parlementer d'en le but d'accepter une vassalisation qui éviterait un bain de sang, la seconde oppose une lutte qui éviterait le déshonneur d'un assujettissement mais conduirait à une mort certaine.
Avare en action, ce film se concentre donc sur les atermoiements du roi et sur la confrontation empreinte de respect de ces deux hommes aux conception radicalement différentes de la royauté, de ces attributs.
Pour peu que l'on passe sur quelques longueurs, une réalisation académique, à l'image de la partition de Sakamoto, et certaines répliques simplettes ("celui qui survivra à l'hiver verra le printemps"....mouais), cet affrontement entre pragmatisme et idéalisme se révèle passionnant d'autant qu'il est porté par d'excellents acteurs.
Un film dans lequel la noblesse d'esprit et l'honneur ne sont pas de vains mots.
A voir.