Aronofsky réalise un petit film plutôt ambitieux et original dans son genre.
Les trois récits - qui ne font finalement qu'un - s'enchevêtrent relativement bien entre eux, tandis que la composition de Clint Mansell et l'interprétation très juste de Hugh Jackman nous emportent dans une mélancolie qu'on ne voudrait jamais quitter. Certaines scènes sont réellement belles et oniriques, mais toujours proches de notre réalité, la situation désespérée du personnage pouvant toucher n'importe lequel d'entre nous.
Dans cette construction à tiroirs, un message simple (peut être même simpliste) émane clairement : la vie est un grand livre ouvert, on ne peut échapper à la mort et toutes tentatives de l'éradiquer est vaine.
Ainsi le film peut parfois paraître assez prétentieux, surtout à la vue de sa mise en scène clinquante, volontairement alambiquée pour finalement servir un message très (trop) simple. On peut choisir de n'y voir qu'une réflexion philosophique de fond de tiroirs, une esbroufe de facilité scénaristique, ou simplement se laisser emporter par la paisible naïveté d'une thématique universelle. Car finalement, ces méthodes plus ou moins honnêtes ne cessent de constituer le fond de commerce de réalisateurs encensés (David Lynch, Michel Gondry, les Wachowsky, etc).
Quoi qu'il en soit, il est certain que le film aurait gagné à plus de simplicité au niveau de ses images selon moi, Aronofsky aurait dû laisser respirer davantage son cadre, opter pour une esthétique moins publicitaire, des gros plans et un découpage parfois moins approximatifs. Mais bon, un bon petit plaisir de cinéma malgré tout.