Ode à l'amour. The Fountain est un film dont le romantisme est aussi grand que l'histoire est simple.
ATTENTION SPOILES.
Une femme est atteinte d'une maladie pour l'instant incurable mais son mari bosse sur un remède. Il se tue à la tache et s'éloigne d'elle pendant qu'il tente de la sauver à tout prix. Elle écrit un roman, qui se situe pendant la période des Conquistadors. En réalité, elle y dépeint l'acharnement de son mari sous les formes d'un Conquistador prêt à mourir pour son Royaume et sa Reine. Elle tente constamment de lui en parler, mais il n'y prête pas attention. Elle insiste pour qu'il en écrive la fin, pensant qu'elle ne survivra pas assez longtemps pour qu'il trouve le remède. Il s'y refuse constamment, et continue de bosser.
L'histoire du couple est montrée en parallèle avec celle du roman, mais aussi avec une autre histoire, qui semble à première vue quelque peu déconnectée du reste, un peu une vision métaphysique, ou philosophique. Cette partie en particulier est déconcertante. Cependant, plus on se rapproche de la fin, et plus on comprend qu'il s'agit en fait de la fin écrite par le mari après la mort de sa femme pour en faire le deuil, qu'il transpose dans un futur sans vie, la Terre n'étant qu'une bulle avec un arbre mort dedans, et il est seul à devoir écrire la fin en se servant de l'écorce de l'arbre mort.
Cette partie représente en fait le travail d'écriture du mari pour faire le deuil de sa femme, la bulle représentant le monde tel qu'il le voit sans elle, vide, empli seulement de son souvenir (l'arbre mort), et lui qui doit faire son deuil à partir des souvenirs qu'il a d'elle (l'écorce de l'arbre, qu'il hume). L'histoire peut donc être résumée ainsi : Une femme atteinte d'une maladie incurable sauve son mari de la dépression et probablement du suicide en s'attelant à lui créer un outil de deuil, pendant que lui tente en vain (même s'il découvre le remède au moment de sa mort) de la sauver à tout prix.
Bref, ce film est une merveille de sensibilité.
Et la réalisation ne fait que refléter cette sensibilité. Le monde réel est en filtres bleus, assez froids mais pas trop. Le monde du roman est vert émeraude et jaune or (représentant la fiction et l'optimisme), et le monde du mari est essentiellement gris et devient de plus en plus or au fur et a mesure qu'il écrit, représentant son regain de vie. Le jeu des acteurs est bon dans l'ensemble, bien que la nana ai tendance à agacer un peu, mais Hugh Jackman est tout en retenu (étonnamment).
Bien sur la musique de Mansell est magnifique, presque mieux que dans Requiem, bien que plus classique. Le tout donne un magnifique tableau de romantisme optimiste. A voir, au moins pour ses qualités réelles de réalisation.