J'ai l'impression d'être face à une énigme géante. Du coup la critique risque d'être un peu un embrouillamini mais bon, un peu comme le film.
J'ai rapidement accroché aux personnages et à l'incompréhension à laquelle ils font face petit à petit. On se prend vite au jeu et nous aussi on veut comprendre. Et puis on veut comprendre aussi notre rôle de spectateur dans cette histoire si particulière. Le film s'accélère, on halète, on sent qu'on va avoir nos explications. Mais rien ne vient. Alors évidemment je ne demandais pas qu'on me prenne par la main et qu'on m'explique tout clairement mais il y a tellement de trucs dont j'aurais aimé avoir plus de détails. Rien que pour ne pas trouver ça grotesque.
Typiquement le passage final avec le type qui joue du violon et qui arrive dans une espèce d'effet spécial assez moche à rejoindre le monde de Sam. Mouef.
D'un autre côté, l'histoire est vraiment originale. Tout est propre, bien fait, il y a des idées vraiment chouettes.
J'ai particulièrement aimé quand tous les personnages fondent en une tâche d'encre une fois que Sam brûle le scénario. On comprend enfin ce qu'était cette matière noire visqueuse que l'espèce de démon déversait partout. J'aurais beaucoup aimé qu'il soit plus développé aussi lui, il avait vraiment du potentiel.
Globalement je vais m'arrêter là parce que ce film est super dur à critiquer sans écrire spoiler sur spoiler. Je dirais simplement qu'il est à voir, de un parce que de ce que j'ai lu a posteriori il avait zéro budget et ça c'est un sacré défi, de deux parce que l'idée globale sur le rôle du scénariste, de la postérité de ses personnages est à méditer. J'ai quand même terminé le film super énervée, à me dire que c'était un navet fini, plutôt en colère de ne rien comprendre. Je me suis laissée quelques jours pour digérer le truc et je pense que c'était pas une mauvaise idée.
Pour finir, deux passages qui m'ont vraiment marquée :
Quand Alex s'énerve et ne comprend pas comment il peut être le protagoniste d'une série vu la vie de merde qu'il a, qu'il se demande quel esprit torturé pourrait créer une telle vie. Ça fait pas mal réfléchir sur tout ce qu'on voit régulièrement à la télé ou dans des films, des pubs ou n'importe quel truc visuel. À quel moment on a vraiment envie de voir ça et pourquoi ?
Deuxième passage : quand Alex se retourne et fixe la caméra, intégrant quasiment le spectateur au film et dans toute cette interrogation. Pourquoi moi aussi en tant que spectateur je me prélasse à le voir se battre, se démener dans sa vie ?
Du coup merci encore Kaz1989 pour ce film dont je n'avais littéralement jamais entendu parler.