Après SEVEN et avant FIGHT CLUB, David Fincher réalise THE GAME, thriller paranoïaque dans lequel Nicholas Van Orton se retrouve plongé dans les méandres d'un jeu grandeur nature qui le dépasse.
Fincher sait poser une ambiance et en exploiter le plein potentiel pour servir son intrigue. De la froideur des quartiers d'affaires de San Francisco à l'obscurité des bas fonds qu'est amené à arpenter Nicholas, la pénombre se fait omniprésente et enveloppe le protagoniste tant physiquement que mentalement.
THE GAME est diablement efficace dans sa manière de nous plonger dans son univers fait de mystères et d'énigmes dans lequel chaque rebondissement est supplanté par le suivant et cela jusque dans les dernières minutes.
Je le trouve captivant, même si je dois reconnaître que je reste sceptique face à la crédibilité de certains détails du scénario qui m'a un peu gâcher le plaisir. Mais la mise en scène de Fincher demeure suffisamment intelligente pour donner de l'épaisseur à l'ensemble, au travers d'une mise en abîme du cinéma et une quête d'introspection du personnage qui participe de la réussite du projet.
Emporté par le charisme d'un Michael Douglas irréprochable et entouré de seconds rôles qui ne déméritent pas, le film bénéficie d'un rythme savamment équilibré et assume le jusqu'au boutisme de son concept, chose qui force toujours mon respect.
Tout juste puis-je réellement reprocher à THE GAME un manque de développement du personnage interprété par Sean Penn, dont la relation avec le protagoniste principal, si elle avait été plus creusée, aurait pu conférer plus d'impact au récit.
Un thriller emprunt d'aventure fascinant.