Un film d'animation signé Makoto Shinkai est toujours un petit événement, tant la lumière est jetée sur les studios Ghibli, et trop peu sur ce grand Monsieur de l'animation qui parvient à nous éblouir à chaque fois. Et The Garden Of Words ne déroge pas à la règle. La qualité des décors et et des personnages est d'une beauté rare, loin devant Ghibli et la plupart des animes. Les personnages ne font pas excentriques, caricaturaux, ils sont simples et nous ressemblent. Si le contexte peut sembler étrange - un jeune garçon qui rêve de faire des chaussures, on peut pas dire que ça arrive tous les jours - , la métaphore que sert ce choix, qui ne se révèle que pleinement à la fin du film, sert un scénario d'une grande beauté et d'une grande élégance, et, pour le coup, est vraiment original.
Car une fois la fin venue, on comprend que l'histoire est juste celle d'un jeune garçon, rêvant de fabriquer ses propres chaussures, qui réapprend à une jeune femme à marcher, et à vivre. Simple, mais beau
Beaucoup de gens disent que Garden Of Words, tout comme le reste de l’œuvre du bonhomme, est uniquement contemplative, mais vide. C'est totalement faux. Il n'est pas nécessaire de parler de thème " important " comme la guerre, ou la société, pour faire quelque chose de profond. Shinkai traite de thèmes profondément humains, des sentiments surtout. Et les gens trouvent ça vide, mièvre et facile. Ce qui me fait rire, tant, autour de moi, personne n'est doué en amour. La majorité croit comprendre ce sentiment et se vautre littéralement lorsqu'il s'agit de mettre tout ça en pratique. Parce qu'en vérité, l'amour est tout sauf simple. Et c'est aussi un thème important. Un thème universel, qui régit le monde, en bien ou en mal. Shinkai a le mérite d'explorer ces sentiments avec poésie, authenticité, et sans jamais être guimauve 3 secondes. Et c'est très rare. Ce n'est pas vide, ce n'est pas vain, et ce n'est certainement pas inutile, de parler des thèmes qui sont propres à ce génie de l’animation. Les gens sont tellement bourrés à ras bord de romcoms et de romances un peu culcul qu'ils ne voient même plus qu'on peut-être intelligent et profond en parlant d'amour, et des sentiments en général. C'est bien dommage.
Enfin, la B.O. est exceptionnelle, toujours juste, et comme toujours avec Shinkai, on assiste jamais à un déluge de mièvreries propres aux productions - japonaises ou non - contemporaines. Une fois de plus, aprés Voice of a Distant Star, The Place promised in our Early Days ou encore le chef d'oeuvre 5 centimètres par Seconde, Makoto Shinkai nous prouve que le maitre de l'animation japonaise, c'est bien lui.