The Gate ressemble, par bien des aspects, au cinéma horrifique de Tobe Hooper et de Joe Dante, auxquels il emprunte un savoir-faire en matière de construction du récit, une attention portée à l’animation en stop motion, aux costumes et maquillages de monstres en tout genre, un goût prononcé pour le grand-guignolesque, le choix d’enfants comme personnages principaux – en ce qu’ils raccordent l’épouvante aux cauchemars qui peuplent l’imaginaire de l’enfance.
Tibor Takács prend le temps d’introduire les membres de la famille qui nous serviront de vecteurs émotionnels : la première demi-heure veille à les ancrer dans un lieu révélateur d’une appartenance sociale, en l’occurrence la banlieue pavillonnaire américaine – cette même banlieue que prendra en grippe Tim Burton dans Edward Scissorhands (1990) et qui s’avère déjà présente dans Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) ou Explorers (Joe Dante, 1985) – peuplée de parents absents et d’adolescents consommateurs. Affronter les créatures venues de dessous la terre offre alors à la sœur, au frère et à son ami l’occasion de se détourner un temps des activités mercantiles et superficielles pour jouer à se faire peur et peut-être garder de cette expérience la preuve que la magie existe et que l’enfance obéit moins à un âge qu’à un état d’esprit.
L’inventivité formelle, portée par une animation magnifique, des trucages saisissants et des mouvements de caméra élégants, achève d’ériger The Gate en petite pépite du cinéma bis, à redécouvrir en ce jour d’Halloween.