Un des rares films réalisé par l'acteur-cascadeur Fung Hak On, The Godfather's Daughter Mafia Blues ne restera pas vraiment dans les mémoires pour autre chose que son titre. Le casting est pourtant alléchant : Yukari Oshima, Alex Man et Mark Cheng dans le camps des gentils ; Ken Lo et Fung Hak On chez les méchants ; auquel on ajoutera le Dick Wei partagé entre les deux. Malheureusement Fung ne réussit pas à sortir des sentiers battus du « Girls With Guns », malgré sa bonne volonté évidente, que ce soit dans son scénario ou dans ses scènes d'action pour marquer durablement les esprits.
C'est donc de nouveau à une guerre de succession à l'intérieur d'une triade que nous sommes conviés. Un type d'histoires déjà traitées à de nombreuses reprises dans le cinéma Hong Kongais et avec de multiples variations (Dragon Family, Hero Of Tomorrow, Bloody Brotherhood). Difficile dans ces conditions de vraiment faire quelque chose d'original et de marquant. Le camp d'Alex Man est donc celui de la « bonne » triade, fidèle aux valeurs traditionnelles de loyauté et d'honneur (mais bien sûr...) opposée à l'opportunisme sans pitié du jeune arriviste Ken Lo. Il suffit de voir la manière dont le premier meeting entre ces deux personnages se déroule pour deviner comment le film évoluera jusqu'à sa conclusion logique. Seul apport un tant soit peu différent, Dick Wei, dans un rôle plus ambiguë que la moyenne et plus proche des véritables interrogations que les membres des organisations criminelles sont susceptibles de se poser. Grâce à lui, The Godfather's Daughter Mafia Blues dispose de cette (très) légère valeur ajoutée en originalité qui permet de capter un minimum l'attention du spectateur blasé. Un effort appréciable de la part de Fung et de son scénariste même si cela ne suffit pas à dynamiser l'intrigue autant qu'on le souhaiterait. A ce relatif bon point, on peut également reconnaître l'interprétation générale de bonne tenue et la cohérence de l'histoire. Rien de très puissant mais c'est déjà pas si mal pour une petite série B d'action en provenance de l'ex-colonie.
L'action devrait être le petit plus qui permettrait de vraiment trouver son bonheur dans le long métrage de Fung Hak On. Malheureusement, le travail effectué par celui-ci, également en charge des chorégraphies, est très inégal. Une poignée de scènes fait plaisir grâce à une bonne nervosité dans les enchaînements dans ce style si typique des séquences martiales des années 80 et le savoir faire des acteurs, Yukari Oshima et Ken Lo en tête (le combat dans le club de sport ou le final chez le grand méchant). Mais à coté de ça, certaines séquences sentent la mauvaise préparation à plein nez telles ces cascades en voiture dans le jardin de Ken Lo où l'abus d'undercranking et de mannequins en mousse ne suffit pas à masquer la mauvaise finition de l'ensemble. A cela, on ne peut que rajouter la criminelle sous utilisation de Dick Wei. Un petit combat afin qu'il nous régale de ses puissants coups de pied n'aurait pas été de trop !
Un divertissement tout à fait honnête au final mais en aucun cas une priorité dans le petit monde du « Girls With Guns ».