Avec ses minuscules 400.000 $HK collectés lors de sa courte exploitation sur les écrans de l'ex-colonie, on ne peut pas dire que The Good, The Bad And the Bandit ait laissé une impression marquante. Noyé dans la masse des productions d'action qui sortaient en rafale à l'époque, le long métrage de Lam Ji Yan n'a pu se distinguer suffisamment de ses congénères pour attirer davantage de monde dans les salles obscures. Il est vrai que cette petite pellicule tendance polar/action n'avait pas particulièrement d'originalité à faire valoir pour accroître ses chances au box office. Et ce n'est certainement pas ce titre anglais, lorgnant sur les westerns Italiens de la grande époque, qui allait lui donner de meilleures chances sur le marché international.

The Good, The Bad And the Bandit, c'est un véritable archétype de série B d'action à la HK, celles qui pullulaient à la fin des années 80/90, avec scénarios mal foutus et scènes d'actions endiablées.

Pourtant, le film semblait avoir un peu plus de panache niveau intrigue. Certes, on retrouvait les incontournables gangs en guerre et les flics déterminés à les mettre tous sous les barreaux. Là dessus, le film n'a pas une once d'originalité mais a tout de même le mérite de poser les bases de son récit efficacement, sans qu'on s'ennuie une seule seconde. C'est à partir de son deuxième tiers que le scénario tente de faire bifurquer le long métrage dans une direction un peu différente du tout venant de la production locale. Notre héros se voit, en effet, frappé d'une amnésie temporaire. Sa nature devient brouillée (était-il une taupe de la police ou un fidèle bras droit du chef de la triade ?) et ouvre quantité de nouvelles possibilités pour le développement du récit. Malheureusement, c'est trop en demander de la part du réalisateur et de son scénariste (qui a probablement du terminer le script sur le tournage). Au contraire, c'est tout le contraire qui se réalise : Le film s'enlise dans une très vague course poursuite sans que la personnalité de notre personnage principal soit vraiment exploré. Les enjeux se diluent et le récit en fait tout autant.
Il n'est en rien arrangé par la présence de notre fashion victim préférée, ce bon vieux Simon. Celui-ci n'est pas là pour interpréter une de ces ordures dont il a le secret ou les flics séducteurs et courageux, non, ici, Yam est un escroc à la petite semaine, sorte de sidekick comique de Ray Lui. Non seulement, Simon n'est pas adapté à ce type de rôle (il est plus irritant qu'amusant) mais en plus son personnage s'accapare une part important du métrage, au détriment de l'intrigue principale qui en aurait pourtant eu bien besoin.

A coté de ça, le film a pour lui des combats en nombre et au style de kickboxing nerveux propre aux productions de cette époque. C'est l'efficace Danny Chow qui s'en est occupé et son travail est de bonne qualité. Ses chorégraphies sont violentes, rapide et un minimum technique. Cette qualité tout à fait recommandable se maintient tout le long du film, prenant le relais du scénario mal foutu pour procurer au spectateur sa dose de divertissement règlementaire. Les cascadeurs sont également mis à bonne contribution pour nous offrir un festival de chutes en tous genres comme le cinéma d'action HK en a le secret. Sans être du niveau des chef d'œuvre du genre, il faut bien reconnaître que The Good, The Bad And the Bandit assure question affrontements en tous genre.

Nous ne sommes donc pas vraiment en face d'une petite perle méconnue mais les amateurs de films d'action peu exigeants sur les scénarios peuvent tenter leur chance sans trop s'inquiéter : Ils y trouveront leur dose d'action débridé.
Palplathune
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Liste statistique : Années 1990 à 1999 et Les meilleurs films de 1991

Créée

le 28 févr. 2011

Critique lue 196 fois

Palplathune

Écrit par

Critique lue 196 fois

Du même critique

Dune
Palplathune
8

Dune vision à l'autre

Minute introspective : J'ai découvert Dune (le film) ado. Étant sevré aux Star Wars, j'espérais voir un spectacle du même acabit. Évidemment, avec de telles attentes, le visionnage ne fut pas une...

le 18 avr. 2012

99 j'aime

14

Inferno
Palplathune
9

L'enfer du miroir

Dario Argento qualifie lui même Inferno de son film le plus pur. On ne peut que lui donner raison au vu du métrage, un véritable cauchemar éveillé, l'impression sur pellicule des obsessions les plus...

le 3 déc. 2010

58 j'aime

8