Coup de foudre à monstre city

Sorti le 14 février 2025, "The Gorge" est un mélange de genres assez inattendu, entre le film d'horreur (soft, sans interdiction d'âge), la comédie romantique et le film d'action. Avant tout, il s'agit de Science fiction, avec une proposition très axée "Saint Valentin".

Malgré le slogan racoleur "film pour les couples parce que les femmes aiment l'amour et les hommes la baston", trois éléments m'on donné envie de voir ce film : le fait qu'il sorte sur Apple TV, la plateforme la plus qualitative pour les productions maison, le casting (Miles Teller et Ana Taylor-Joy) et la réalisation de Scott Derrickson, un petit nouveau de l'action qui traine dans les pattes de Sam Raimi depuis quelques temps (Docteur Strange, Black phone...).

Alternance des genres, parce que les hommes aiment la baston et les femmes l'amour :

Le scénario de The Gorge n'invente rien. Mais il alterne les genres de façon étonnante : il commence avec une introduction mettant l'accent sur la solitude des 2 personnages plutôt que sur le mystère attendu. Un fois arrivé à la fameuse gorge, alors qu'il devrait basculer, le film fait un long détour par la romance, avant qu'un élément perturbateur vienne enfin apporter l'action. Alors que cette alternance des genre a pour objectif de contenter tout le monde, elle apporte un pincée d'âme supplémentaire qui laisse le temps à l'identification du spectateur à ces deux personnages trop solitaires pour sonner faux. Étonnamment, tout le mystère autour de la gorge est relégué au second plan.

Emprunts à la SF et effets spéciaux de qualité :

Pour autant, ce mystère est le vrai intérêt de The Gorge. Puisqu'on s'identifie aux personnages, et qu'on ressent leur ennui, on passe la première heure à se demander ce qu'il y a en bas (comme eux, donc). Quand le film bascule enfin dans la SF et développe son monde, ses monstres, ses jeux de couleur et ses scènes d'action, il trouve enfin son rythme de croisière et s'élève au dessus de ce qui se fait sur le cinéma de plateforme actuel (bouuuuh Netflix, Disney ou Prime).

Scott Derrickson, déjà à la manette dans Black Phone, emprunte ici aux plus grands réalisateurs ayant mis en scène des mondes perdus, que ce soit Peter Jackson avec les insectes de King Kong ou Alex Garland avec la brume et les couleurs d'Anhilitation. Quand aux effets spéciaux, le film ne donne jamais l'impression d'être tourné en intérieur, ce qui participe de l'immersion cans un nouveau monde.

Romance niaise et horreur :

Puisqu'on alterne les genres et qu'il n'y a que deux personnages, il faut bien les choisir. Et la réussite du duo Ana Taylor-Joy / Miles Teller au marketing se poursuite dans l'action. Pour ce qui est de la romance, une fois passée l'élément perturbateur, le tout sonne un peu niais, voire parfois carrément risible, mais il ne faut pas oublier qu'on est devant une belle série B et pas plus : il faut peut être prendre le parti d'en rire.

Au rang des défauts, je suis un grand amateur d'horreur, et le film ne va pas assez loin, très certainement pour toucher un public plus large. C'est dommage, parce que certains design pouvaient faire vraiment peur, comme cette bouche gluante et ces dents acérées. S'arrêter à deux personnages est un frein à la peur globale, puisqu'on sait bien qu'ils ont une immunité jusqu'à la conclusion.

Conclusion :

The gorge n'est pas le film de l'année, mais s'en sort très bien sur le registre de la série B horrifique soft de plateforme. J'ai passé un bon moment, l'alternance des genres était rigolote, et les acteurs convaincants. Plus que tout, j'ai envie de revenir dans ce monde un peu vidéoludique, en tenant la manette peut être ?