Il est en ce bas monde des personnes qui ont tout compris à la vie. Après quelques œuvres de renom comme La Vie Aquatique, A Bord du Darjeeling Limited ou encore Moonrise Kingdom, Wes Anderson, grande figure du cinéma indé revient aujourd’hui avec The Grand Budapest Hotel, comédie brinquebalante au casting trois étoiles, sorte d'Expendables version indé qui en ravira plus d’un grâce à l’originalité de ses prises de vues.
Wes Anderson s’amuse ici dans un cinéma aéré et joyeux à la manière d’une bande-dessinée dont chaque case serait ici un plan fixe à la symétrie parfaite. Et le cinéaste d’incorporer dans chacun de ces plans le déséquilibre par le détail ou la réplique qui fera rire. Un trait de génie auquel s’ajoute un talent évident pour la gestion des distances, l’occasion de souligner l’importance capitale d’un bon cadrage au cinéma. Une synthèse habile d’éléments qui rendent sans conteste la mise en scène parfaite et confèrent au film tout son humour.
Devant la caméra, Ralph Fiennes mène la danse avec un accent britannique qui fond dans la bouche et signe l’une des meilleures interprétations de sa carrière. Allez, disons-le, la meilleure, le tout bondissant sur des dialogues amusés et amusants dans un rythme frénétique, dynamité par la musique farceuse d’Alexandre Desplat pour accompagner ces deux heures de génie. Oui, n’ayons pas peur des mots.
En vérité, si Wes Anderson a très vite délaissé les bancs de son école de cinéma, c’est pour nous donner lui-même des cours au travers de ses films avec son regard amusé, sa malice et son souci du détail. Des films taillés sur mesure où l’on a fait de l’extraordinaire avec de l’ordinaire. Voilà pourquoi, avec The Grand Budapest Hotel, le cinéma d’Anderson est aujourd’hui la meilleure définition du cinéma indépendant.