Un film complètement à part !
The Grand Budapest hotel de Wes Anderson parle de l'histoire d'un réceptionniste nommé Zéro, bousculée par la mort de la femme du gérant de l'hôtel et les discussions sur l'héritage qui en découlent sur fond de Seconde Guerre mondiale.
Le film est très esthétique. Chaque décor est caractéristique avec une couleur prédominante et un charme remarquable, un effort est fait sur les plans du film et les mouvements latéraux de la caméra cassent les habitudes des plans fixent, ce qui ajoute de la vie au film , qui en possède déjà beaucoup !
L'intrigue en elle-même est plutôt complexe avec cette double mise en abime d'histoires mais une fois dedans, on comprend mieux. L'avantage réside notamment dans la présence d'un narrateur (l'actuel patron de l'hôtel) qui nous prend par la main pour... nous raconter cette histoire (encore une mise en abime !).
Ce que je trouve intéressant est aussi de prendre le point de vue d'un personnage qui paraît à la base secondaire : le réceptionniste. Son nom, Zéro, est finalement paradoxal car il finit, à la fin, propriétaire de l'hôtel.
La double-intrigue évoque aussi la mort de cette femme et les intentions morbides qui en découlent face à la lecture controversée du testament. Cela interrogue le vice des Hommes à courir après l'argent et tout faire, jusqu'à tuer, pour en obtenir davantage...
Malgré l'ambiance dramatique qui plane, Wes Anderson a réussi à verser une pointe d'humour qui fait du bien. "Does he just throw my cat on the window" ou quand le gérant "originel" de l'hôtel dit à sa femme que son vernis est hideux ont eu le don de me couper agréablement dans mon élan pour comprendre le film.
Un monde à part, une histoire atypique, et finalement un film qui traite de sujets sombres (la mort, la prison, la guerre en arrière-plan) mais avec une légèreté surprenante !