The Grand Masterpiece of Wes Anderson
Vous voulez savoir ce qu'est la magie du cinéma ? Alors allez voir un film de Wes Anderson. Avant, je citais toujours "Rushmore" comme mon préféré, maintenant c'est celui-ci. Après, tout ses films sont magnifiques, mais celui-ci touche au génie, aussi bien visuellement, que dans sa narration, avec une galerie de personnages fabuleux, c'est une perle.
Wes Anderson est un grand metteur en scène, ses plans sont magnifiques, ils sont remplis de poésie, ils font sourire, c'est subtil, délicat et envoûtant. Mais la beauté ne fait pas tout, la forme sans le fond, cela me lasse rapidement. Sauf qu'ici, tout est en osmose et c'est là que Wes Anderson prouve qu'il est un grand, un très grand. Qu'il maîtrise le visuel avec le soutien de Roman Coppola, c'est une chose, mais qu'en plus, il tire le meilleur de ses acteurs, tout en nous offrant une histoire absurde, voir burlesque, cela confine au génie.
Oui, il ne faut pas avoir peur des mots, Wes Anderson est un génie, il mérite tout les superlatifs propre à ce compliment. Puis, un metteur en scène qui fait jouer pour la 7ème fois Bill Murray dans ses films, ne peut-être qu'un génie. Oui, cette critique est l'éloge d'un metteur en scène qui me fascine depuis 2001, lorsque je me suis retrouvé dans un Gaumont à Montpellier devant "La famille Tenebaum", ou à la fin du film, le public est resté assis tout en applaudissant, un moment rare, marquant, qui rend son cinéma si particulier.
Ralph Fiennes trouve ici un de ses meilleurs rôles, il est fabuleux, il enchaîne les moments de bravoure, dont une évasion avec Harvey Keitel, qui est surement la plus burlesque de tout les temps. Son duo avec la découverte Tony Revolori, est d'une complémentarité exceptionnelle, au-delà des divers moments drôles, qu'ils nous offrent, il y a aussi l'émotion qu'ils font naître en nous, car ce n'est pas qu'un film drôle. Même si le film est une comédie, il parle aussi de l'Europe durant la seconde guerre mondiale, de persécution, de racisme dont un moment émouvant ou Ralph Fiennes débite tout les poncifs sur l'Afrique face à un Tony Revolori, qui va modifier sa perception du monde, dû à son ignorance.
Pourtant le personnage de Ralph Fiennes n'est pas des plus sympathique, c'est un coureur de jupons fripés, motivé par l'argent, tout en assommant son monde lorsqu'il se lance dans de longues tirades poétiques. Mais derrière cet aspect superficiel, se trouve aussi un homme de valeurs et la sienne, c'est celle du Grand Budapest Hotel et tout ceux qui y travaillent, séjournent ou vivent sont sous sa protection tel est sa conception du concierge.
D'autres personnages traversent le film, Edward Norton qui a rejoint l'univers Wes Anderson lors de son précédent plaisir "Moonrise Kingdom", toujours aussi bon. Willem Dafoe en psychopathe, plus proche du vampire que de l'homme, tout en nous offrant lui aussi, des moments délirants (cf la scène du chat, totalement jouissif). Adrien Brody son "maître", une sorte de comte Dracula, légèrement en retrait, avant de péter les plombs dans un final pétaradant. Jeff Goldlum, un acteur que je vénère. Jason Schartzman, Tilda Swinton, Jude Law, F. Murray Abraham, Matthieu Amalric, Owen Wilson, Tom Wilkinson et le meilleur pour la fin, Bill Murray, cet acteur de génie, même si son apparition se fait attendre et qu'elle est courte, il m'enthousiasme toujours autant, je suis fan.
Ce casting est grandiose, le film l'est tout autant, on a le sourire dès le début, on l'aura jusqu'à la fin et on en sort heureux, c'est du cinéma pour ceux qui aime le cinéma, qui veulent rêver, oublier le quotidien, fuir par le biais de l'écran en ressentant une foule d'émotions, qui aime le travail d'orfèvre de Wes Anderson, de tout ces petits détails qui illuminent le film, de la beauté des couleurs, des tableaux, de cette mise en scène qui font aussi bien briller les yeux, que les rendre humide, c'est un chef d'oeuvre.