Voilà bientôt deux ans que j'ai envie d'écrire un papier sur The Grand Budapest Hotel mais que je crains le résultat tellement l'oeuvre est génialissime. Au bout de la énième écoute de la bande originale du film, je me lance et advienne que pourra.


Que dire, que dire, tout est tellement foisonnant ! Les couleurs, les acteurs, l'esthétique, l'humour, l'action, le sordide : c'est bien sûr une indéniable claque cinématographique. Chaque détail est travaillé à tel point qu'à chaque visionnage, on remarque quelque chose de nouveau. Je vais essayer de m'attarder un peu plus en détail sur le film que sur son aspect général qui est - très objectivement - parfait.


Il me semble que ce qui m'a le plus convaincu sont les plans fixes : la caméra est posée et l'action défile devant elle. Aucun recadrage ni mouvement de caméra n'est opéré, si bien que l'esthétique en est renforcé, chaque plan étant de ce fait un tableau en lui-même. Seuls des zooms sont effectués, donnant un effet très "old school" au finish. Et là j'ai envie de dire MEEEEEEEEERCI ! Enfin un film sans travelling et qui use de procédés un peu originaux.


Toujours sur la forme, la bande originale d'Alexandre Desplat qui emportera un Oscar remplit totalement son rôle : ni omniprésente, ni absente, elle est toujours ajustée, si bien que l'apparition d'un personnage important ou d'un événement tragique ne vient pas être spoilé par une BO à suspens insupportable justifiant l'incompétence du scénariste.


En parlant de personnage, j'ai été surprise de constater un casting assez impressionnant, et pas toujours dans les rôles les plus importants tels qu'Edward Norton dans le rôle du brigadier ou Adrien Brody dans le rôle du méchant, ou Jude Law dans le rôle de l'écrivain, ou encore Bill Murray dans celui de prisonnier, et j'en passe. Ces clins d'oeil à certains acteurs sont d'ailleurs assez plaisant, ce qui permet de leur offrir un rôle modeste sans les encenser dans un premier rôle.


Visiblement, je n'ai pas grand chose à reprocher au Grand Budapest. J'ai pu lire dans quelques critiques que le fond ne suivait pas la forme, que Wes Anderson tentait de cacher la misère scénaristique dans un beau papier cadeau. J'ai beau chercher, je n'ai à aucun moment ressenti un quelconque vide. Au contraire, le fond et la forme sont liés dans la mesure où le foisonnement esthétique nourrit l'histoire tout au long du film.


En bref, il me semble qu'il s'agit du seul film où je ne peux formuler aucun point négatif même avec toute la volonté du monde. Je l'affirme et je l'avoue, c'est un beau chapeau bas. C'est décidé, The Grand Budapest Hotel : tu es mon film préféré et je t'aime.

Créée

le 24 oct. 2015

Critique lue 414 fois

6 j'aime

5 commentaires

Rachel Youya

Écrit par

Critique lue 414 fois

6
5

D'autres avis sur The Grand Budapest Hotel

The Grand Budapest Hotel
Sergent_Pepper
8

Le double fond de l’air est frais.

Lorsque Wes Anderson s’est essayé il y a quelques années à l’animation, cela semblait tout à fait légitime : avec un tel sens pictural, de la couleur et du réaménagement du réel, il ne pouvait que...

le 27 févr. 2014

233 j'aime

23

The Grand Budapest Hotel
Veather
9

Read My Mind #2 : The Grand Budapest Hotel

Ami lecteur, amie lectrice, bienvenue dans ce deuxième épisode de RMM (ouais, t'as vu, je le mets en initiales, comme si c'était évident, comme si c'était culte, alors qu'en vrai... Tout le monde...

le 8 sept. 2014

175 j'aime

51

The Grand Budapest Hotel
guyness
9

Anderson hotel

Comme tout réalisateur remarqué, Wes Anderson compte quatre catégories de spectateurs: les adorateurs transis, les ennemis irréductibles, les sympathisants bienveillants et, beaucoup plus nombreux,...

le 28 févr. 2014

157 j'aime

68

Du même critique

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2
Rachel_Youya
9

"Le rire joue en ton visage, comme un vent frais dans un ciel clair" Baudelaire

C'est avec beaucoup d'émotion que je suis sortie de l'avant-première de La Vie d'Adèle. Des frissons plein les bras et la boule au ventre, je m'attaque à présent à l'écriture de mon ressenti. Après...

le 4 oct. 2013

14 j'aime

3

Avant le Déluge
Rachel_Youya
3

Le millionnaire au pays des ours blancs, ou comment Di Caprio dessert l'écologie politique

On se l'accorde. Ce film a le mérite d'exister, il permet de vulgariser tout un tas de données scientifiques, de sensibiliser un large public sur le réchauffement climatique, blablabla. Je vous...

le 21 déc. 2016

13 j'aime

3

The Lost City of Z
Rachel_Youya
4

Une forêt d'ennui

Halte aux spoilers ! C'est avec une scène d'ouverture plutôt prometteuse, ornée de plans d'ensemble et de plans généraux accompagnant une partie de chasse rythmée que s'ouvre The Lost City of Z. Je...

le 24 mars 2017

12 j'aime

2