The Grandmaster is back... (Critique écrite en avril 2013 sur mon ancien blog... ^^")
Ah ça fait longtemps que l’on attendait un nouveau Wong Kar-Wai ! (à vrai dire, il met toujours du temps à faire ses films) Et cette fois, il s’attaque à l’une des figures les plus emblématiques de Chine, IP MAN ! Le maître de Bruce Lee, pratiquant le « Wing Chun » un Art martial chinois.
En 1936 le grand maître Baosen, à la tête de l’ordre des arts martiaux chinois cherche son successeur. Ip Man se rend donc à Foshan afin de combattre les grands maîtres du sud. C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Gong Er, fille du grand maître Baosen. Entre 1937 et 1945 le Japon occupe la Chine et c’est à ce moment que tout bascule. Divisions, complots, poussent Ip Man et Gong Er à des décisions qui changeront à jamais leur vie.
Même si l’histoire se concentre principalement sur Ip Man (joué par Tonny Leung) on se rend assez vite compte de l’importance de Gong Er interprétée par la magnifique Zhang Ziyi ! (L’histoire de Gong Er est d’ailleurs fictive, mais prend pour modèle une véritable artiste martial). Une histoire d’amour impossible va naître entre les deux personnages, leur histoire est donc liée d’une certaine manière.
Ip Man va perdre sa famille à cause de la guerre, il va devoir se refaire une vie et va devenir maître.
Alors que Gong Er va vouloir se venger du disciple qui a tué son père. Mais pour cela elle va devoir passer un sermon qui va à jamais sceller l’art du Ba Gua. Le film va donc alterner entre ces deux personnages ainsi que « La Lame » (joué par Chang Chen). C’est d’ailleurs le seul point noir du film. Je trouve ce personnage pas assez exploité, même si on lui doit un petit passage assez comique.
Bien que ce soit un film sur le Kung Fu, c’est plus le savoir vivre, la philosophie de leur art qui y est mis en avant. Le film nous en apprend d’ailleurs beaucoup sur les différents styles de combats qui existent, comme le Wing Chun, le Ba Gua… Il faut savoir qu’à la base le Kung-Fu n’était pas un simple sport, c’était une façon de vivre, les personnes devenant « maître » avaient la lourde tâche d’enseigner se savoir. C’est pourquoi, dans beaucoup de films, ils sont souvent représentés comme des êtres sages et calme.
Les scènes de combats ne sont pas en reste. On a l’impression de voir des danses tellement les chorégraphies sont maîtrisées. La perfection fait limite peur, pour vous dire Tonny Leung a appris le Wing chun ayant comme maître Yip Ching le fils de Ip Man… L’histoire se suit sans aucun soucis. Les scènes de combats sont là pour faire avancer l’histoire, des combats pour prouver sa valeur, d’autre pour venger un proche.
Petite anecdote, il n’y aucune doublure sur le film… C’est assez surprenant de voir le travail effectué là-dessus.
En ce qui concerne la photographie. On la doit à un Français ! Philippe Le Sourd. (Jamais entendu parlé… Oui, merci Jean) Et son travail est exceptionnel ! Les ralentit durant les combats sont juste sublimes. Les lumières mettent avec brio les acteurs en valeur. Il a tout de suite compris l’esthétisme qu’aime Wong Kar-wai, les sur-cadrages à répétitions, les plans qui semblent parfois inutiles, mais servent généralement de transition. Comme la fumée, c’est assez récurent de voir des plans avec de la fumée dans ses films. Je reste encore subjugué devant la scène de Zhang Ziyi s’entraînant sous la neige. C’est d’une beauté incroyable. On retrouve cette couleur assez particulière que l’on avait déjà dans In The Mood for Love. Un ton un peu doré, mais terne à la fois.
The Grandmasters est une pure merveille. Un film sur le Kung-fu qui représente l’esprit, les racines de cet art martial particulier. On reste émerveillé devant les plans et la musique qui berce le tout.
Revoir du Wong Kar-Wai à l’écran, c’est un pur bonheur !
Courez-y vite !