Pour commencer, je vais vous donner une idée de à quoi ressembler mon expérience devant **The Gray Man** : c’est comme si j’avais pris Ryanair ou EasyJet, un vol low cost donc. Et que à côté de moi il y avait un gars qui me parlait de tout et n’importe quoi tout le long du trajet, un truc bien chiant. Et qui, dès que j’étais arrivé a destination, à peine j’avais pu apercevoir les premiers bâtiments, qu’il me prenait par le bras pour me remettre dans un autre avion, et rebelote pendant une bonne quinzaine de destinations. 2h10 de film quoi.
Alors oui ce film rapporte du fric. Merci les frères Russo, qui c’est vrai ne leur retirons pas ça savent le faire, ramener de l’argent et notamment avec leurs films **Avengers Infinity War** et **Endgame**. Mais quand il s’agit d’une franchise autre que Marvel il est plus difficile de cacher que son film, est nul. Parce que pour le coup il l’est véritablement. Rarement je me prends de tacler aussi violemment un film d’une telle envergure, mais les faits étaient trop gros pour passer à côté.
Donc commençons par peut-être le plus tolérable : malgré un casting alléchant (avec Ryan Gosling, Chris Evans et Ana De Armas entre autre, de grosses pointures donc) aucun ne parvient à se démarquer et rehausser la barre du film. Leurs jeux sont tellement faux et fades que cela m’a réellement surpris, négativement. L’idée de voir Gosling dans une franchise comme celle-ci m’avait séduite, à tord. Au moins Gosling est bien habillé et possède quelque jolies montres c’est vrai. Evans lui, a part sa moustache ridicule ne marquera pas mon esprit le moins du monde, alors qu’il s’agit d’un acteur que j’apprécie fortement à priori. J’attendais beaucoup de la performance d’Ana de Armas, mais la pauvre n’a même pas eu le temps de faire jouer son talent… Il faut croire que le niveau de la production et du scénario les a ramollis, et obligés à jouer de cette façon.
Parlons du scénario oui d’ailleurs. Et bien sachez qu’il n’y en a pas. Nada. À quoi bon perdre du temps et de l’argent à construire et créer un scénario ?? Personne ne demande à ce film de remporter l’Oscar du meilleur scénario original, mais faites le minimum quand même. Donc forcément les personnages n’ont aucunes profondeurs et ne sont ni attachants, ni mémorables. La boucle est bouclée. Aucune réplique n’a de profondeur également et est réfléchie, j’ai seulement apprécier une blague (une seule sur toutes celles tentées c’est chère payé) qui était sur Harvard. Les dialogues sont donc vides et ennuyeux.
Du côté de la mise en scène désormais. Encore une fois désolant et je pense ne pas vous surprendre en vous disant qu’il n’y a aucune créativité dans la mise en scène. Et notamment les plans, qui ne sont que des plans rapprochés, des plans à gauche ou à droite charcutés au montage par une équipe arménienne recrutée à la va vite pour ne pas trop perdre d’argent. Les séquences sont donc vides, pas désastreuses, mais pour l’attente suscitée et le budget investi, **The Gray Man** se devait de faire beaucoup mieux. Les scenes d’actions auraient pues être un point fort, mais ne sont que ridicules. La Cgi est beaucoup trop présente (comme à l’accoutumée avec les Russo). Les chorégraphies lors des combats sont également horribles avec des coups de poings hasardeux pas du tout réalistes notamment. En réalité ce film nous montre qu’en fait on peut résister à tout type de douleurs, que les coups et blessures ne font pas mal, ou du moins que Gosling peut y résister. Pas mal…
À présent et pour finir je me dois de pousser un coup de geule. La diversité des lieux géographiques dans les films d’action comme les **James Bond**, c’est un élément que j’apprécie particulièrement. Et donc comme je l’ai insinué dans mon allusion à Ryanair, on voyage beaucoup dans **The Gray Man**. sauf qu’on voyage de la pire des manières. On voit apparaître à l’écran à chaque nouveau décor tout plein de noms géographiques qui sont là pour faciliter un scénario inexistant, qui n’ont aucune valeur, seulement affichés bêtement à l’écran. La variété des décors (sans saveurs donc, Cgi et mauvaise mise en scène obligent) auraient pu booster la créativité des plans, pour faire comprendre au spectateur dans quel pays l’action se déroule mais rien n’y fait (merci au passage au frère Russo ! Grâce à leur film je vais pouvoir me faire une idée sur ma prochaine destination estivale, parce qu’avec ce tour des capitales d’Europe ! Ah… non c’est vrai ! À vouloir trop en montrer on ne montre rien des différents lieux géographiques en fait ! donc ça ne servait : à rien, de nous faire autant voyager ! On aurait dit la tournée d’un artiste pop qui fait autant de dates que possible, du genre : le 5 a Bangkok, le 7 à Bakou, le 8 à Istanbul, le 10 à Monaco, le 11 à Vienne, le 13 à Prague, le 14 à Berlin… insupportable).
Au final le film est une montagne de raccourcis, de facilités scénaristiques, qui ne possède pas de scénario, avec des dialogues sans saveurs qui te font décrocher le regard toute les 4 minutes (ce qui te fait loupé au passage en un coup d’œil 4-5 plans, et je suis gentil). Merci au tonton Netflix donc pour ces 2 agréables heures ! Et dire qu’au début on assimilait **The Gray Man** a des franchises tel que **James Bond** ou **Jason Bourne**… Honteux… Je vous l’accorde, il est très facile de critiquer, de plus qu’une partie des spectateurs (aussi minoritaire soit-elle) semble l’avoir apprécié, mais quand je vois ça je me dis que d’avoir tacler le film était obligatoire.