Ryan Gosling croupit en prison car il a tué quelqu'un (= pas bien). Un jour, Billy Bob Thornton passe lui dire bonjour et lui propose de le faire sortir de là pour tuer plein de gens, mais pour lui (= bien). Gosling part s'entraîner et devient une super machine à tuer répondant au nom de "Six" (parce que c'est le chiffre du Malin, la perfection inachevée... ou parce qu'il n'y a que 3 lettres à mémoriser, au choix).
Un jour, on l'envoie tuer un type, secondé par Ana de Armas, dans un costume qui hante encore mes cauchemars. Six rate une première occasion à cause d'un petit nenfant qui passait par là. Pour ceux qui ne suivent pas, c'est pour souligner qu'il est gentil, même s'il tue des gens. Mais il finit tout de même par tuer le type, ses sbires et probablement la moitié de la ville. Pas de pot, sa cible lui remet des infos craignos, ce qui déplaît fortement à son boss qui décide de le faire tuer. Il engage alors un super tueur psychopathe (Chris Evans en roue libre) qui entreprend de tuer tout plein de gens pour tuer Six. On tue des gens à Berlin, on tue des gens à Prague, on tue des gens à Paris... Je l'imaginais envoyer une carte postale à chaque charnier comme le nain de jardin d'Amélie Poulain, ça m'a beaucoup fait rire. À la fin, Six tue le vilain mais pas son méchant boss, une résolution à l'arrache qui fleure bon la suite à venir.
Et voilà.
J'ai trouvé ça tellement crétin que ça m'a plu. Il y a un truc irrésistiblement drôle à voir des mecs se faire tuer par paquets de douze, encore et encore, gratuitement, d'une manière décontractée, presque festive. Gosling a potentiellement échangé 2 mots avec un mec qui en sait trop? On met sa tête à prix. Il se fait capturer par les flics? On rase tout le quartier à la mitrailleuse lourde. Il se fait piéger par un geek chelou à l'hygiène corporelle douteuse? Ce sera 3 balles dans le corps pour le félon. C'est génial, c'est généreux, on est au rayon boucherie. "Il y en a un peu plus, je vous le mets?"
Quelques éléments viennent parfaire ce spectacle décadent. On appréciera le ninja indien qui, après avoir soigneusement savaté Ana de Armas retournera finalement sa veste car ses employeurs s'en prennent à une fille. On goûtera quelques scènes de bouillie numérique délicieuses, comme l'explosion de l'avion ou la chute libre sans parachute. On frémira devant certaines bagarres, filmées à hauteur de genou. Du pur génie.
Si un adjectif devait résumer cet objet cinématographique, ce serait "décomplexé". Ici, on fait ce qu'on veut, on se marre. On colle des fringues hideuses à des acteurs ultra beaux gosses. On leur file des cachets astronomiques alors qu'ils n'ont rien à jouer. On loue le château de Chantilly pour le filmer de nuit et y faire tout péter. Les frères Russo sont des alchimistes qui transforment l'or de Netflix en plomb. Qu'importe, du moment qu'on tue des gens.
J'y ai laissé 10 points de QI mais j'ai vu plein d'images colorées qui bougeaient très vite. Ça valait le coup.