Zeleniy Slonik, tu peux pas test..

Difficile d'appréhender ce film qu'au lieu de classer dans la catégorie gore/horreur je mettrais volontiers dans auteur/expérimental. Oui-oui, vous avez bien lu.. si vous vous mettez à chercher un peu sur ce film sur la toile, vous remarquerez que le budget du film s'élève à 200€, que Svetlana Baskova est une artiste russe et que tous les acteurs sont ses amis. Pour ceux qui ont vu le film vous me direz qu'elle n'a pas tant d'amis que ça, parce qu'effectivement il n'y a que quatre acteurs dans le film. Nous savons tous que le Goulag est loin d'être un Club Med, et Svetlana Baskova nous le fait ressentir plastiquement tout au long du film : nous sommes vraisemblablement sous terre, un huit clos tant au niveau des personnages (rappelez-vous : quatre acteurs) que des prises de vue (il ne doit pas avoir plus de six prise de vu différente : la cellule des deux prisonniers, le couloir dans lequel le gardien marche sans fin et élabore ses délires, son bureau, le lieu de "travail" d'un des prisonniers, la salle de l'avant dernière scène). Mais là où se joue le film, c'est au niveau des dialogues. HONTE à ceux qui disent "pas besoin des dialogues : c'est un film gore" ; à ceux-là, je leur donnerai à lire les dialogues du film et à ensuite présenter des excuses en public. Car les dialogues sont sublimes et sont la pièce maîtresse du processus de déconstruction auquel travaille Svetlana Baskova dans ce film. Car c'est pour moi ce dont il s'agit dans ce film : nous ne pouvons aucunement nous identifier aux personnages (trop distant tant dans l'Histoire que par la distance) mais nous ne pouvons faire autrement que d'assister crûment (à cause des plans rapprochés à la Possession de Andrzej Zulawski (pour éviter de dire à la Blair Witch)) à leur déconstruction lente et inéluctable.

Chapeau Svetlana!