Il en aura fallu du temps pour voir apparaitre Green Inferno sur nos écrans. 2 ans après la fin de son tournage, le film sort enfin dans le monde entier. Cependant alors que la plupart des pays bénéficient d'une sortie cinéma, la France n'aura le droit qu'à une sortie en e-cinema (E- cinema étant un nouveau format de cinéma à la maison ou plus simplement une sortie direct en VOD.) Seuls quelques projections seront alors prévus en salle en France dont une au festival de Deauville, une festival de Strasbourg , une au Grand Rex de Paris et enfin une dernière lors de l'ultime édition de la Samain du cinéma fantastique à Nice.


The Green Inferno est ainsi le nouveau long métrage de Eli Roth ( Hostel, Cabin Fever ). L'objectif de Mr Roth , avec The Green Inferno, est de rendre hommage aux films de cannibales des années 70/80 menés par des réalisateurs comme Ruggero Daedato ( Cannibal Holocaust, Le dernier Monde Cannibal ) , Umberto Lenzi ( Cannibal Ferox ) ou encore Joe D'Amato ( Antropophagus ).
Ce sous genre du cinéma d'horreur est composé d'un réalisme proche du documentaire, de sévices physiques ( tortures en toutes sortes allant de l'éviscération jusqu'aux sévices sexuels), une dose d'érotisme voir parfois de pornographie ainsi que d'une pointe d'aventure.
Il s'agit en effet d'un cinéma viscéral et sans concession.


L'image du cannibale est alors utilisée afin de personnifier une certaine représentation de l'homme primaire. Dans l'imaginaire collectif, cet homme primaire serait l'égal de l'homme préhistorique. Un homme n'ayant jamais côtoyé notre civilisation et vivant par le biais de systèmes rudimentaires. La seule possibilité alors de rencontrer ce type de personnage à notre époque serait alors la création de tribus primaires au plus profond de la plus grand forêt vierge au monde : l'Amazonie.
Plus souvent nommé dans les films des années 80 : L'enfer Vert.


Eli Roth se lance alors le défi de rendre hommage à ce cinéma d'exploitation ayant disparu du paysage cinématographique depuis de nombreuses années tout en y ajoutant sa patte si particulière entre cinéma gore (Hostel) et humour noir ( Cabin Fever, Knock Knock).


Le défi est alors relevé haut la main ! Mr Roth nous invite alors ici dans un de ses films les plus aboutis. Eli Roth à la manière d'un Quentin Tarantino tire profit de ses références les plus pertinentes pour par la suite se les réapproprier.


Les clins d’œil sont alors ici présents à foison autant pour Cannibal Ferox ( le village ) , Cannibal Holocaust ( empalement ), Le dernier Monde cannibal ( échappée en pleine jungle ).
Cependant tout en se gavant de références envers ses ainés, Roth n'hésitera pas une minute à gonfler le film grâce à sa propre personnalité et imagination ainsi les sévices en sont d'autant plus jouissifs.
Contrairement à ces prédécesseurs , The Green Inferno s'éloigne du film anthropologique pour se diriger vers un véritable film d'aventure pour personnes averties.


L'introduction d'humour noir au sein de genre cinématographique lui retire de sa froideur, cruauté. Cependant cette perte est compensée par le rythme soutenu du film. Aucun moment n'est laissé pour divaguer et chaque répliques installent les scènes futures.


Les scènes érotiques voir parfois pornographiques des films des années 80 ont quasiment disparu cependant, il en restera quelques références des plus croustillantes.


Le film se compose alors en 2 parties distinctes comme à l'habitude du réalisateur. On y trouve une première quarantaine de minutes nous permettant de connaitre les personnages , s'y attacher, et installer le théâtre macabre planant au dessus de leurs têtes tel l'épée de Damoclès.


Le casting ,quant à lui, reste assez sobre sans voulant nous offrir de stars internationales et cela est bien plus agréable. On retrouve ainsi en actrice principale Lorenza Izzo étant la femme d'Eli Roth qui excelle dans son rôle. Il n'y a rien à redire , on croit sincèrement à son calvaire . Elle est de plus particulièrement belle dans ses différents accoutrements de rituels. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'elle joue dans les projets de son mari ( Knock Knock, Aftershock). Cette situation n'est pas sans rappeler l'autre poids lourd du cinéma de genre qu'est Rob Zombie avec sa femme présente dans chacun de ses films.


L'image du film est d'une incroyable beauté et cela n'est pas anodin. Roth a réalisé toutes les scènes directement en Amazonie dans un des villages les plus éloignés. Les couleurs sont vives, écarlates . Le vert en est quasiment éblouissant et visible à perte de vue( insistant sur le fait d'une prison naturelle) , le rouge du sang quasi sorti d'un comics, et ce blanc d'une pureté cristalline lors de certains maquillages offre un esthétisme des plus réussis et agréable. Esthétisme ayant d'ailleurs disparu du paysage horrifique de ces dernières années et réapparaissant peu à peu avec Green Inferno et le le très récent It Follows.


Eli Roth donne alors un nouveau souffle au cinéma de genre et montre que le cinéma d'horreur n'est pas seulement réservé à un public adolescent étant de moins en moins difficile et se contentant de films tels que Paranormal Activity, et autres found footage de mauvais goûts.


The Green Inferno marque le retour à un cinéma sans concession et d'une violence des plus barbares ( bien que loin d'un Cannibal Holocaust.) Eli Roth marque alors une date dans le cinéma d'horreur au fer rouge. Espérons cependant que l'industrie cinématographique suivra et saura nous offrir de tels films à l'avenir.


Amateurs de chairs fraiches précipitez vous sur The Green Inferno !
Le menu est servi : énucléations, démembrements et sévices sexuels ! Bon appétit !

Shauni_Tarantino
8

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Créée

le 16 oct. 2015

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