The Green Knight c'est l'histoire d'une attente.
C'est un film dont on entend parler depuis longtemps, qui dévoile quelques images superbes, qui te vend du rêve et du Patel, autrement dit, c'est A24 qui t'allèche.
Cependant le covid passe par là et la date de sortie recule, recule, s'annonce puis se dérobe. Tout ça pour qu'on finisse par te dire qu'il sortira en France seulement en janvier 2022, et seulement en VOD. Et pour un film dont la promesse repose essentiellement sur sa proposition visuelle, ne pas voir ça sur un grand écran, c'est un crève-coeur.
Heureusement, il sort dans quelques autres pays et A24 proposent des séances en ligne pour ceux qui veulent bien s'adapter aux horaires américaines, pour les autres il reste le piratage ou l'attente.
De mon coté, j'avais eu un avant goût en jouant au petit clin d'oeil d'A24 : une boite de jeu de rôle The Green Knight. Et c'est amusant car ça te donne un avant goût des enjeux et des thèmes du film : on te parlera de probité, de s'inscrire dans la légende, de faire face à ses obligations et ses peurs dans une quête vers l'inconnu.
Le film pose quelques tableaux magiques rapidement, il te prévient aussi qu'il prendra son temps. On est à la cour du roi Arthur, un roi qui a déjà vécu, qui a déjà créé sa légende, dont la cour est remplie de chevaliers qui ont tous déjà participé à ces histoires. Gauvain est le jeune neveu respectueux mais un peu branleur. Sa mère, la sorcière Morgane, est convaincue qu'il est temps pour son fils de gagner ses galons, de se sortir les doigts, de grandir et de mériter l'affection du roi.
Alors quand le Chevalier Vert vient le jour de Noël proposer un défi, Gauvain y voit l'opportunité de gagner une légitimité. Cependant Gauvain est un acteur incertain de cette épopée dont il n'est clairement pas écrivain. Gauvain est incertain, Gauvain est craintif, Gauvain est un peu piégé.
Un an plus tard, il prend finalement la route vers la chapelle verte pour remplir sa promesse et conserver son honneur.
Le Chevalier Vert est un film de propositions. C'est un film qui a des fulgurances visuelles mais qui nous emmène dans une quête de l'incertitude, sans moment épique, qui nous montre que son personnage n'est qu'un humain (et donc un peu un loser).
On en ressort sur cette impression douce amère, sur des incertitudes. Et pour certains, peut-être sur des regrets.