The Heavenly Kings par Jean Dorel
En 2005, quatre acteurs hongkongais ont décidé de s'unir pour fonder un boyband appelé Alive. Daniel Wu, Conroy Chan, Terence Yin et Andrew Lin sont ces quatre acteurs. L'idée d'un nouveau boyband est a priori aberrante, nous dit-on, car le marché de la cantopop s'est effondré en dix ans alors même que le nombre d'aspirants chanteurs ne cesse de progresser.
Dès le départ, le groupe part perdant. A part Terence, aucun membre d'Alive ne sait chanter. C'est même carrément catastrophique. Qu'à cela ne tienne, les producteurs règleront les voix grâce à un logiciel. A part Daniel, tous sont des ringards et ils ne peuvent pas capitaliser sur leur statut de stars. Alive ne veut pas danser sur scène. Mais c'est surtout qu'ils ne savent pas danser. Conroy pèse cent kilos et Andrew a une physique passe-partout, pas franchement de quoi toucher le cœur de cible des chanteurs de cantopop : les adolescentes. Solution proposée par Daniel : faire un buzz autour de leur chanson " Adam's choice " afin que les médias s'intéressent à eux. Et ça marche.
The Heavenly Kings est l'un des films les plus drôles vus ces derniers mois. Alive a certes existé mais The Heavenly Kings est de toute évidence un "mockumentary", un documenteur. Il en porte toutes les traces. On en vient même à penser que les quatre amis n'ont monté le groupe que dans l'objectif de faire le film. The Heavenly Kings rappelle le premier film de Rob Reiner This is Spinal Tap (1984) explorant l'univers d'un nouveau groupe de métal. Que le film soit un faux documentaire donne encore plus de bonheur à sa vision tant Wu et ses amis ne se privent pas pour s'accabler des pires travers. Daniel Wu, dont on continuera à louer ses talents d'acteur y compris dans ses mauvais films, se présente ici comme un très bon cinéaste qui excelle à donner un bon rythme à The Heavenly Kings.