À ma connaissance, il s'agit là du seul western que le britannique Stephen Frears ait tourné.

Un western bien classique qui retrouve les codes bien classiques du western même si l'action se déroule juste au retour de la deuxième guerre mondiale. Mais, justement, l'action se passe au Nouveau Mexique, dans des histoires de ranches avec des milliers de bêtes.

Des paysages illimités, juste bornés par les trails de transfert des bêtes, les barbelés, les soirées alcoolisées au saloon du coin qui se terminent par des bagarres pour des rivalités entre éleveurs ou des rivalités pour des filles. Bref, une classique tranche de vie sauvage, chez les classiques cow-boys sauvages dans un classique pays sauvage.

Stephen Frears réussit l'exploit (ce n'est qu'un britannique, hein !) de maintenir pendant presque deux heures une tension importante dans une histoire d'amitié ombrageuse et envahissante entre deux cow-boys, juste troublée par la présence de deux femmes.

On y sent avec un infini plaisir quelques relents de ces vieux westerns comme "la Rivière Rouge" ou tant d'autres.

Et pourtant, ce n'est pas tout-à-fait la même chose.

On s'attache à l'histoire de ces deux cow-boys. On tremble que cette amitié ne se transforme en haine. On s'inquiète que l'équilibre précaire de l'association entre trois petits ranchers (dont nos deux cow-boys) qui veulent vivre et conduire leurs troupeaux à l'ancienne ne résiste pas face à la grosse mécanique du ranch rival qui utilise toutes les ficelles modernes d'une grande entreprise.

Et puis le drame survient là où on ne l'attend pas, détricotant tout ce qui a été construit pendant tout le film.

Un point intéressant dans le scénario (tiré d'un roman), c'est cette guerre où les jeunes qui y partent doivent se retailler une place à leur retour. Car ceux qui ne sont pas partis en ont profité pour s'étendre et croître.

La distribution est excellente.

Les deux cow-boys sont interprétés par Woody Harrelson (que j'avais apprécié dans Larry Flynt et Hunger Games) et un presqu'inconnu pour moi, Billy Crudup. Je les ai trouvés très crédibles.

Les deux rôles féminins contribuent largement à la tension qui règne dans le film.

Patricia Arquette dans un rôle ambigu et sensuel est sensationnelle (au sens premier du terme). La femme de l'Ouest bien trempée qui gagne sa liberté. Amante de Woody Harrelson, elle ne laisse pas indifférent Billy Crudup et, ma foi, aussi le spectateur …

Son "contraire" ou son "négatif" est interprété par une toute jeune Penelope Cruz qui n'est pas moins une femme de l'Ouest par sa ténacité malgré son caractère effacé. Peut-être un peu trop effacé …

Deux rôles féminins ? Comment ça ? Et Katy Jurado, alors !

Quel plaisir de revoir cette superbe actrice avec son regard de velours ici dans un petit rôle de cartomancienne. C'est presque la touche finale du western avec son dernier rôle au cinéma. Il nous fallait bien une "indienne" mystérieuse qui sait lire dans les cartes ou dans la boule de cristal les destinées de ceux qui viennent la consulter, en l'occurrence nos quatre héros susnommés.

Ce film est un bel hommage au western rendu par Stephen Frears


JeanG55
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le 8 janv. 2025

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