Tommy Lee Jones avait déjà prouvé par deux fois qu'en plus d'être un excellent acteur, il était aussi très bon derrière la caméra. Avec cette nouvelle réalisation présentée en sélection officielle - en compétition au dernier Festival de Cannes, il revient avec un western où il se met lui même en scène, accompagné par la géniale Hilary Swank. The Homesman raconte donc l'histoire d'une vieille fille qui va transporter plusieurs femmes frappées de folie vers l'Est.
Déjà avec Trois Enterrements, Tommy Lee Jones avait démontré une fascination évidente pour le western, ses personnages, son univers, ses valeurs. Bizarrement, là où le-dit film puisait sans vergogne ses influences partout dans le genre, The Homesman ne ressemble en rien à ce que l'on a l'habitude de voir en terme de westerns. Film féministe par excellence, brisant les codes habituels avec une aisance et une arrière-pensée des plus admirables, le film de Tommy Lee Jones surprend par sa singularité et son originalité. La femme est au centre de l'intrigue, sa condition en grande partie, notamment à l'époque. On regrettera particulièrement que le long-métrage manque de dynamise et de rythme, proposant de magnifiques scènes mais étant relativement entaché par des passages vraiment trop longs - notamment le début du film.
Les différents acteurs sont excellents - Hilary Swank en tête, dans un personnage bouleversant et magnifiquement interprété. Tommy Lee Jones s'en sort très bien, et les multiples seconds rôles (on pense à James Spader ou Meryl Streep) bien fournis.
Tommy Lee Jones peine à fasciner dans un western parfois laborieux mais dont les enjeux méritent à eux seuls le coup d’œil. Ni mémorable ni raté, une production intéressante et ambitieuse qui dénote des westerns classiques par son propos et ses personnages principaux. Peut-être pas un vent d'air frais, mais indéniablement un bon moment, accentué par la fin très réussie du film qui, on l'espère, parviendra quand même à trouver son public.