Probablement le meilleur film de 2006

Fusion improbable et quasi parfaite de l'entertainment et du film politique, à niveaux de lecture multiples. Bong Joon-ho, ça commence à le gaver d'avoir les ricains sur le dos depuis plus de soixante ans. Et ça le gave encore plus que son gouvernement s'écrase et se fasse dicter ce qu'il doit faire en cas de crise. Alors il féconde une rivière locale avec un éjaculat yankee pour engendrer un monstre grotesque dont on ne vient à bout que par la révolte et la désobéissance prolétariennes. Avec ce burlesque propre au cinéma sud-coréen récent qui consiste à faire exploser de rire, par l'outrance cabotine d'acteurs magnifiques, une seconde après avoir dégluti pour libérer sa gorge serrée par l'émotion suscitée par le drame, le sang et les larmes. Dévoiler un monstre parabolique dès les premières minutes du film, dans son intégralité et en pleine lumière, dynamiter ainsi les codes du genre tout en me tenant en haleine pendant deux heures avec cette histoire folle qui zigzague entre violence crue, émosssion et surréalisme hilarant : je me lève et j'applaudis.
Gaor
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films coréens

Créée

le 19 mai 2010

Critique lue 4.1K fois

102 j'aime

13 commentaires

Gaor

Écrit par

Critique lue 4.1K fois

102
13

D'autres avis sur The Host

The Host
Gaor
9

Probablement le meilleur film de 2006

Fusion improbable et quasi parfaite de l'entertainment et du film politique, à niveaux de lecture multiples. Bong Joon-ho, ça commence à le gaver d'avoir les ricains sur le dos depuis plus de...

Par

le 19 mai 2010

102 j'aime

13

The Host
zombiraptor
8

La princesse et la grenouille

J'aimerais d'emblée mettre de côté toute décortication de sous-intrigue relationnelle, de complexité sociale ou autre discours politico-revendicateur élaboré qu'ont souvent besoin d'évoquer certains...

le 22 sept. 2014

78 j'aime

31

The Host
Before-Sunrise
9

Tuons la mère ! [attention spoiler alert]

Une famille de grands cinglés mène une vie un peu décousue sur les bords du fleuve Han à Séoul. Il y a le grand-père qui tente de faire tourner sa boutique, sorte de snack miteux où grillent des...

le 6 juil. 2011

62 j'aime

20

Du même critique

Funny Games
Gaor
10

Vous n'auriez pas des oeufs ? C'est pour la voisine.

Ce film ne peut se regarder sans un décryptage. Car lorsqu'on a compris qu'Haneke joue avec ton rapport à l'image, ton incapacité à t'en extraire et sa facilité à te choquer, faire de toi une...

Par

le 20 mai 2010

63 j'aime

5

Super Mario 64
Gaor
10

Naissance d'une dimension

Comme c'est un peu chiant de redire ce que tout le monde a déjà dit en mieux ou ce que tout le monde sait déjà, je vais la jouer ego-trip typiquement Web post 2003. Autant dire que ça va être...

Par

le 28 mai 2010

49 j'aime

1

La Ligne verte
Gaor
1

Critique de La Ligne verte par Gaor

Je hais ce film, t'as pas idée. C'est du vomi sur pellicule. Du dégueulis de bons sentiments, plus prévisibles que la prévisibilité, plus formatés que le formatage, plus binaires que la binarité...

Par

le 6 mai 2010

37 j'aime

13