The Host de Bong Joon-Ho est un film un peu inclassable. Comédie sociale, drame, film catastrophe, film de monstre, satire. Le réalisateur et scénariste de génie distillant ses ingrédients au gré de ses envies et des séquences qui jalonnent son film.
Mais comme pour son récent Parasite, on suit une famille un peu désargentée dans ce miracle économique que semble être la Corée du Sud. Un père de famille, sa fille. Le grand père, et enfin le frère et la sœur. Ils vivent une vie plus ou moins paisible au bord du fleuve Han et ce, jusqu'à ce qu'un monstre sorte de l'eau et fasse irruption sur les berges ! Monstre probablement né à la suite de la pollution de l'eau ordonnée par les soldats américains qui stationnent dans le pays.
Avec cet élément d'extranéité, totalement barré, un monstre qui enlève la fille d'une famille pauvre, on se retrouve confronté à tout ce qui cloche dans la société coréenne contemporaine. Et une fois de plus, cela peut se transposer à d'autres pays. Désinformation dans la presse, manque de considération pour les déclassés, manque d'écoute mutuelle. Pauvreté rampante causée par un chômage galopant. Déclassement. Et enfin, malheureusement, enfants orphelins désœuvrés, obligé de voler pour manger. Mais chose étrange, là où le monstre révèle tout ce qui cloche, les autorités s'échinent à regarder ailleurs. En partant à la recherche d'un virus fantôme. Et on remarque que qui va résoudre la situation in fine, c'est l'écoute mutuelle et la solidarité.
Enfin, sur une question purement formelle, la réalisation et la photographie sont toujours impeccables. Et comme d'habitude chez ce réalisateur, les changements de registres sont jubilatoires où quand dans la même scène, on alterne entre comédie et horreur.
The Host est un film inventif, profondément original et tout simplement très intelligent.