Trois femmes, trois destins, celui de Virginia Woolf, grande romancière de ce début du XXème siècle mais perturbée mentalement, celui de Laura Brown, mère au foyer dans l'Amérique des années 1950 et enfin celui de Clarissa Vaughan, éditrice qui s'occupe de son meilleur ami atteint de la maladie du sida.
Le jeune réalisateur Stephen Daldry braque sa caméra sur le destin de ses trois femmes lors d'une journée cruciale, trois femmes tristes, incomprise et qui essayent juste de survivre, chacune à leur époque. Trois destins ayant beaucoup de points communs dont le livre "Mme Dalloway", que Virginia Woolf écrit, qui va changer la vie de Laura Brown et auquel on peut assimiler le personnage principal à Clarissa.
Alors, le film est assez dépressif voire éprouvant et Stephen Daldry semble beaucoup accentuer ce côté-là et nous immerge dans trois mondes où rien ne semble pouvoir rendre ces femmes heureuses. Trois femmes qui tentent de s'émanciper mais qui voient tout s'écrouler autour d'elle. Un film un peu étouffant à mes yeux et même trop, au point d'en oublier les véritables sentiments et émotions qui peuvent se dégager des personnages qui ne m'ont malheureusement pas intéressé, finissant même par m'ennuyer à force de tout surligner et de ne jamais traiter ce sujet compliqué (avec pour thème la dépression, l'homosexualité, le SIDA....) de manière subtile.
Si la reconstitution est bonne et que Stephen Daldry nous emmène bien à travers ces trois époques, partageant bien le temps d'apparitions des personnages, il use de divers procédés qui deviennent vite énervants. À commencer par une musique, certes belles, mais qui est bien trop accentuée et sur-utilisée, voulant créer l'émotion mais n'y arrivant jamais, tout comme les ralentis et divers gros plans, ne donnant au film qu'un côté lourd et peu subtil. C'est dommage car les actrices sont plutôt irréprochables.
Bref, une déception tant le sujet est ambitieux et avait tout pour donner un très bon film mais le réalisateur s'enlise dans divers procédés et donne une lourdeur au film qui devient vite indigeste...